©François Vuillemin

À la fin du mois d’août, c’est toujours la course pour Philippe Schaller, président de la Fédération des comices du Doubs. Les premières dates de comices 2022 se déroulaient ce 3 septembre, du côté de Rougemont et Montbéliard. Si l’an dernier le soulagement de retrouver la fête agricole dominait, cette année les acteurs ont dû composer avec une condition : le manque d’eau. Dans un premier temps, le responsable a dû faire taire une rumeur grandissante. « Au cours du mois de juillet, je crois que c’est parti de Baume-les-Dames, face à l’arrêté de sécheresse et la restriction d’eau, certains ont dit que les comices seraient annulés cette année. Puis d’un événement agricole à un autre, la rumeur a enflé, au point de mettre beaucoup de gens en panique. Des organisateurs appelaient pour être rassurés, certains ont mis en standby l’organisation avant de recevoir la confirmation ! »

Montrer l’exemple, surtout dans les communes alimentées par camion

« En concertation avec la Préfecture et face à la pénurie et aux restrictions d’eau, nous avons décidé qu’il était interdit cette année d’utiliser de l’eau potable pour nettoyer les bêtes qui participent au concours. Dans un premier temps, on s’est assuré que chaque comice ait un point d’eau disponible même si elle est « moins propre ». Puits, sources, citernes, chaque organisateur a trouvé sa solution. Une impasse sur la propreté finale pour « montrer l’exemple. Tout le monde manque d’eau potable, on ne pouvait pas faire autrement. Niveau sanitaire ce n’est pas très grave. », poursuit Philippe Schaller. Surtout lorsque certains comices se déroulent sur une commune alimentée en eau potable par des camions citernes comme Maisons-du-Bois-Lièvremont ou Crozès-le-Petit par exemple.

Réduire le nombre de participants ?

« En temps normal, pour nettoyer un animal je dirais qu’il faut une cinquantaine de litres », glisse Philippe Schaller. Conscients du problème, les agriculteurs pourraient aussi réduire le nombre de bêtes participantes. « A l’avenir, s’il fallait, réduire le nombre de participants pourrait être envisageable. On donne des consignes simples comme emballer la queue pendant le voyage, laver la veille à l’eau chaude, etc. Le poil court consommant moins d’eau que le poil long, on n’embêtera pas les éleveurs là-dessus cette année. »

Que le futur public se rassure : la buvette n’est pas concernée par la restriction. Le premier test grandeur nature s’est déroulé lors des Dimanche à la Ferme, début août. « Dans le canton de Levier ils ont utilisé une citerne qui n’avait pas servi depuis 10 ans », sourit le président de la Fédération. « Les jeunes m’ont dit que l’eau était un peu verte mais le tout est d’avoir de l’eau. Les mesures concernent tous les comices du département avec en point d’orgue, le Super Comice de Pontarlier, samedi 22 octobre. « Tout le monde l’attend, la situation ce sera peut-être arrangée mais rien n’est sûr. S’il pleut pendant les comices, au moins les bêtes seront rincées ! »

M.S