Édito. Le souvenir de Salah Gaham

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Dès la première nuit de violences de la semaine passée, les comparaisons avec les émeutes de 2005 ont refait surface. Élus, personnalités, médias, tous ont repris ce symbole face à l’escalade grandissante de la violence dans les différents quartiers de Besançon et des autres grandes villes du département. Peu se souviennent ou ont publiquement évoqué la mémoire de Salah Gaham. Il aurait été opportun peut-être de rappeler aux casseurs, aux émeutiers et à leur famille, qui il était. Dans la nuit du 2 au 3 novembre 2005, alors que plusieurs voitures brûlent près du hall de l’immeuble « Forum », dans le secteur de Cassin, le feu se propage dans la cage d’escalier et menace directement une centaine d’étudiants logés dans le bâtiment. Ce sont principalement des étrangers. Salah Gaham, veilleur de nuit de 34 ans, décide de sauver les locataires à l’aide d’un extincteur. L’homme s’effondre au bout de quelques minutes, asphyxié par l’excès de fumée. La tentative de réanimation des pompiers est vaine, Salah Gaham décède durant la nuit du 3 novembre 2005. Une nuit où s’ajoute plus de 14 blessés dont deux graves alors que son geste permet de sauver plusieurs personnes.

En sacrifiant sa vie pour celle des autres, Salah Gaham fut la première victime des émeutes de 2005 en France. Cette tragédie a également sonné la fin des affrontements à Planoise. Que reste-t-il aujourd’hui de ce héros ? Un square porte son nom avec une plaque commémorative. Des hommages ont parfois lieu. La majorité de la population, en particulier les jeunes générations, n’ont pas connaissance de cette histoire ou l’ont oubliée. À chaque émeute pourtant, c’est aussi le souvenir de ce drame qui réapparaît.