Édito. Les Jeux « Cocacolympiques »

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Ce vendredi 23 juin, le Comité Olympique dévoile le tracé du passage de la flamme, près d’un an avant le coup d’envoi des Jeux de Paris. La carte officielle circule partout et avec elle le logo des partenaires et sponsors, Coca-Cola en tête. Le géant Américain est tout simplement le plus ancien et le plus gros financeur privé de l’événement. En 2019, la firme prolongeait son partenariat avec le CIO pour 12 ans de plus, jusqu’aux JO 2032, soit une collaboration de 104 ans !

Derrière l’intérêt économique, c’est aussi l’occasion pour elle de faire passer des messages. Depuis plus d’une décennie, Coca-Cola met l’accent sur le greenwashing, ou comment rendre l’image de la marque écoresponsable auprès du consommateur sans pour autant agir en ce sens. Les Jeux Olympiques de 2024 sont une aubaine car Paris a été retenue dès 2017, en grande partie grâce à sa stratégie environnementale, basée sur les accords de la COP21 deux ans plus tôt. Souvenez-vous, ce rendez-vous politique international visait à limiter le réchauffement de la planète en dessous de 2°C et de préférence à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle, soit une hausse de maximum +3°C pour la France. Aujourd’hui, notre gouvernement planche sur un scénario à +4°C en 2100, tout en préparant les « Jeux Olympiques les plus verts de l’Histoire », basés donc sur un cahier des charges désormais dépassé par l’enjeu.

En 2021, Coca-Cola décrochait pour la 4e année consécutive le titre d’entreprise la plus polluante au monde par l’ONG Break Free For Plastic (dont l’association Zéro déchet Besançon est notamment membre). Selon l’organisme « 10% des déchets plastiques mondiaux proviendraient de la marque Coca-Cola. » La firme produit près de 3 millions de tonnes d’emballages plastiques chaque année. Ce qui ne l’a pas empêchée de lancer l’opération « zéro déchet » pour les JO de Paris. Les fontaines à eau dans les fans zones, les bouteilles en verre et des gobelets consignés vont-ils sincèrement enrayer cette inondation ?

La flamme « Cocacolympique » se heurte aussi à la réalité du terrain. Localement, la torche passera par le tremplin de Chaux-Neuve, à une soixantaine de kilomètres de Lons-le-Saunier, là où, au centre Athénas, une cigogne est décédée ce 22 juin, après avoir passé 9 jours le bec coincé dans une canette… de Coca-Cola.

M.S