Les commerçants ont fait des choix différents pour ces soldes d'étés

Les files d’attentes interminables devant les rideaux de fer des boutiques, l’impatience qui se lit sur les visages, les disputes entre clients pour obtenir le dernier produit à prix cassé… Toutes ces images aux débuts des années 2000 faisaient des soldes un rendez-vous incontournable pour les clients et commerçants. Une économie boostée le temps d’un mois pour sauver sa saison ou la rendre incroyable.

C’était avant que ce système de consommation ne subisse la loi d’internet et des grandes chaînes de vêtements, en autres. Les réductions tout au long de l’année, les ventes privées pour éviter d’utiliser le terme « soldes » hors période, les remises sur remises, les déstockages et braderies, bref : la traditionnelle période de soldes d’étés n’enchante plus les commerçants à Pontarlier.

Élargir les soldes à une gamme plus large…

Récemment, la Fée Maraboutée a changé de nom. C’est aujourd’hui pour La Reine Tricotte que Cécile Blaise travaille. Depuis deux ans le commerce tourne moins et les coûts de production ont augmenté. « Ils ont même explosé avec la guerre. Nous avons changé notre gamme et baissé nos prix pour attirer une clientèle plus large. Les gens préfèrent voyager qu’acheter des vêtements en ce moment et les zones commerciales extérieures détruisent l’intérêt pour le centre-ville. », explique l’intéressée. La boutique joue quand même le jeu des soldes et voit plus grand : « Ce sont des séries entières qu’il faut écouler car nos produits sont créations contrairement aux chaînes qui enchaînent les ventes privées et autres produits. Elles ont une marge de manœuvre plus importante ce qui enlève l’intérêt d’une période soldée imposée par la Préfecture. », poursuit Cécile Blaise.

…ou recentrer sur quelques produits

A quelques pas, la boutique Ouchka gérée par Neïla Dridi fait sensiblement le même constat avec un choix différent : recentrer les soldes sur une plus petite gamme de produit pour présenter aussi de nouvelles collections. « Nous sommes sur une zone géographique où l’été commence à peine or j’ai reçu les produits bien avant. Il faut jongler avec la météo donc je change de collection tous les quinze jours mais la période de soldes est trop avancée. Je n’ai pas trop ressenti la perte de pouvoir d’achat chez mes clients mais l’inflation et la situation actuelle pourrait faire plus mal. Malgré ça depuis deux ans, nous avons gardé le cap, ça a demandé de l’investissement, des idées nouvelles. »

Dans la tête des commerçants de Pontarlier, braderie et rentrée scolaire sont désormais des rendez-vous plus importants. Faire totalement l’impasse sur les soldes n’est pas possible, mais la boutique Paola compte plus sur la période pour augmenter l’affluence de visiteurs. « J’ai un petit corner prévu avec plusieurs produits à prix réduits mais c’est tout. Je veux rester dans cet esprit de pièce unique et ne pas déprécier des articles de créateurs. », commente Lucie Maire.

Toutefois, les soldes eux trouveront toujours des clients fidèles au rendez-vous prêts à dénicher les belles opportunités. C’est aussi l’occasion de privilégier les boutiques indépendantes à moindre coût.

M.S