Annie Genevard a déjà reçu le soutien d'une centaine d'élus locaux

En quelques mots, comment avez-vous vécu ces élections ? 

Il y a eu une participation de 72,67% au premier tour soit 66 216 votes. La participation a légèrement baissé au second tour ce dimanche (69,70%) mais cela démontre le vrai engouement de nos adhérents autour d’un enjeu important. La légitimité de notre élection est renforcée, avec des candidats qui ont fait un très gros travail de terrain.

Plusieurs acteurs politiques se sont positionnés avant l’élection. Et vous ?

Je ne pouvais pas prendre parti du fait de ma fonction (Ndlr : présidente des Républicains), je pilotais les élections. J’ai traité les candidats avec égalité et vigilance sur les procédures. Ce sont tous deux des amis, proches…

Et concernant les idées ? Éric Ciotti parle de sécurité, d’immigration quand Bruno Retailleau souhaite sortir de « l’ère Sarkozy »…

Concernant le régalien, rien ne les distinguait sur ce point ce qui montre que Les Républicains ont un substrat commun ! Ce sont des stratégies différentes, Éric Ciotti a déjà son candidat pour les élections présidentielles, Bruno Retailleau veut tourner la page Sarkozy quand Éric Ciotti est plus conciliant sur ce sujet. Le plus important aujourd’hui est de donner des signes de rassemblement, de reconquête d’un électorat perdu. Il y a des questions essentielles comme la base de l’idéologie de notre mouvement, d’autres à explorer beaucoup plus, je pense à l’écologie. Nous avons beaucoup d’expertises là-dessus, il faut les mettre en avant.

Pourquoi n’avez-vous pas essayé d’être candidate à cette élection ?

J’ai décidé de ne pas y aller au mois de juillet. Il y avait déjà du monde et c’était une entreprise qui avait peu de chances de prospérer contenu du profil des autres candidats. Une candidature aurait supposé que je laisse mon travail parlementaire de côté. J’ai occupé beaucoup de fonctions dans mon mouvement, je ne regrette pas ce choix.

Votre travail parlementaire a justement été mis en avant récemment à propos de la « loi anti-squat » à l’intérieur de laquelle vous avez souhaité ajouter deux amendements, pouvez-vous les résumer ? 

J’avais déposé ma propre proposition de loi en septembre et la majorité m’a prise de vitesse en proposant son propre texte. Je suis allée voir le rapporteur de la loi pour y ajouter mes propositions. D’abord il s’agissait de définir le squat comme du vol. L’introduction ou le maintien dans un local à usage d’habitation ou à usage économique, sans être titulaire d’un bail, contrat de location, titre de propriété ou d’une convention d’occupation sera puni de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. A noter que cette mesure ne concerne pas les locataires qui ne paient pas leur loyer, c’est différent.

Plusieurs cas médiatiques ont fait beaucoup parler ces dernières années. On y voit des propriétaires partis en vacances, rentrer chez eux et découvrir une famille installée dans leur domicile, les serrures changées. Pourquoi l’Assemblée n’a jamais pensé à un amendement avant ?

Ces affaires profondément choquantes ont peut-être aidé à accélérer mais cette question est légitime. Il y avait des dispositions qui existaient, ici on requalifie la peine encourue, il y a une définition claire et puis ce ne sont pas uniquement les locaux d’habitations qui sont protégés les entreprises aussi.

Et concernant la trêve hivernale ? 

Je n’y ai pas touché, elle est protégée.

-Concernant le calendrier de cette loi, quand va-t-elle entrer en vigueur ?

Actuellement le texte a été adopté à l’Assemblée Nationale, il est à l’étude au Sénat et s’il est validé, il pourra ensuite être promulgué assez rapidement.