Daniel Vandenhende, proviseur du Lycée Toussaint Louverture, a tout mis en oeuvre pour respecter les gestes barrières.

Dimanche 2 janvier 2022, veille de la rentrée scolaire. Moment choisi par le journal Le Parisien pour dévoiler en exclusivité une interview du ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer. A l’intérieur, le programme complet du protocole sanitaire à mettre en place dès la rentrée scolaire, le lendemain.

Sur internet, des dizaines de professeurs des écoles découvrent avec stupéfaction ce nouveau programme. « C’est à l’image du gouvernement depuis le début de crise. On est toujours prévenus en retard, toujours pris de cours. Cette manière de parler dans la presse avant d’avertir les gens concernés, c’est irritant. On sait que c’est une crise sanitaire difficile, inconnue, qu’il faut rester solide. Nous demandons que les choses soient faites correctement. », commente Stéphane Faucogney, secrétaire général du syndicat SE UNSA à Besançon.

Les enseignants ignorent le nouveau protocole, une dizaine de cas positifs sur deux classes

En coulisse les directeurs d’établissements ont normalement reçu vendredi 31 décembre 2021 un premier protocole par le ministère avant d’en recevoir un plus détaillé dimanche à mettre en place lundi 3 janvier 2022.  Impossible en un week-end d’être opérationnel auprès de tous les enseignants. Le nouveau protocole pour les cours d’EPS impose le port du masque. Au lycée Toussaint Louverture de Pontarlier, n’ayant pas connaissance du changement récent des mesures, les cours de sport se sont déroulés comme avant les vacances. Avant qu’un élève ne soit positif dans deux classes. Tous les élèves sont alors considérés comme cas contact et ont du se faire tester. Résultat, 8 d’entre-eux sont positifs, une vingtaine d’autres isolés dans l’attente d’un résultat. Les classes elles, restent ouvertes pour les élèves vaccinés avec un résultat négatif au test.

Une reprise compliquée même si l’établissement est l’un des rares à avoir reçu trois purificateurs d’airs, installés au réfectoire. « Nous les avons depuis début décembre. J’aurais aimé repartir en janvier avec des demi-jauges au vue de l’évolution épidémique. Nous nous adaptons au jour le jour, j’ai fait une réunion de crise dès le lundi matin avec l’équipe de direction pour mettre en place la stratégie. On aéré énormément, les élèves sont séparés au maximum, les outils sont nettoyés entre deux classes et il y a une vigilance accrue sur le port du masque. », explique Daniel Vandenhende, le directeur. Trois classes étaient fermées avant les vacances scolaires.

De son côté Alexandra Bourgeois directrice de l’école maternelle Bourgogne à Besançon a subi les nouvelles mesures. « Lundi et mardi, les enfants ont été gardés, mais il n’y a pas eu d’enseignement car j’avais des enseignants absents, mais avec ce protocole tardif, je n’ai pas pu anticipé. J’ai passé près d’une heure lundi à rappeler des parents pour qu’ils reviennent chercher leurs enfants. A l’intérieur de la classe le protocole reste au niveau 3 c’est tout le processus en amont qui change. Nous comprenons que cette pandémie nécessité une adaptation en continue mais il n’y a pas d’explications claires et de moyens corrects mis à disposition. Par exemple, en maternelle nous laissons toute la journée la classe ouverte pour aérer. Une consigne contraire au plan vigi-pirate. Mais quitte à choisir, on prends le « moins pire » « .

Martin SAUSSARD