Face au parking Chamars, un bus aux couleurs de Marine le Pen accompagné de son slogan de campagne « La France qu’on M », se range sur le côté vers 16h30. Le dernier rendez-vous du jour, pour son équipe de campagne après être passé par Valdahon et Pontarlier. Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement National, s’extirpe du véhicule, entouré d’autres conseillers régionaux du parti comme Géraldine Grangier, Valérie Graby ou encore Jacques Ricciardetti. Candidat aux élections municipales 2020, l’élu sait mieux que personne qu’à Besançon, fief socialiste, le RN n’est jamais très bien accueilli.

Une confrontation entre insultes et téléphones

Les opposants au parti d’extrême-droite, au courant de la venue « du bus de Marine », attendent depuis 16h sur place. Ils n’ont pas tardé à se rapprocher du lieu de rendez-vous. « À bas l’État, les flics et les fachos », hurlent-ils, arborant une large banderole où sont inscrits sur une même ligne les noms de Zemmour, Macron ou Marine Le Pen. « Hors de nos vies, hors de nos rues, hors de nos esprits », peut-on lire. À leurs côtés notamment, le conseiller municipal PCF Hasni Alem. Une bataille de téléphones débutent. Chaque camp attend, espère presque un dérapage de l’autre pour justifier son discours. Un début d’échauffourée s’engage quand un policier du commissariat de la Gare d’Eau tente de stopper un manifestant collant des affiches anti-RN sur le bus bleu marine. Une dizaine de policiers suivront pour sécuriser le rendez-vous.

Une course contre-la-montre pour les parrainages

Finalement, Julien Odoul et son équipe remontent rapidement à l’intérieur du bus pour tenir leur conférence de presse, le rendez-vous initialement prévu. Ils évoquent tous un « épiphénomène à Besançon, causé par une milice gauchiste, contrairement à l’accueil chaleureux à Pontarlier et à Valdahon ». Cette visite est aussi un moyen d’aller gratter les derniers précieux parrainages d’élus pour permettre officiellement à Marine Le Pen de se présenter. « Nous avons actuellement neuf élus du Doubs qui nous ont déjà parrainés. Au total, nous avons près de 400 signatures, mais on sent une retenue, un manque de courage des élus et une crainte concernant cette règle (NDLR : les parrainages sont publics depuis 2017) qui est clairement anti-démocratique. », poursuit le porte-parole.

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux dernières élections régionales 2021, le parti « Notre Région par cœur » mené par Marie-Guite Dufay est arrivé en tête dans le Doubs, avec 46,92 % des suffrages. La liste « pour une région qui vous protège », soutenue par le Rassemblement National a réalisé quant à elle un score de 23,33 % des suffrages, et s’est placée en seconde position. Le RN arrache alors 18 sièges au conseil régional.

Ce vendredi 18 février, Julien Odoul terminera son escale dans la capitale bisontine par une balade dans la ville, aux prises entre l’applaudissement de ses quelques soutiens et la huée de ses détracteurs.

Coppélia Piccolo et Martin Saussard