L’art contemporain bisontin s’expose et s’exporte

La ville de Besançon a décidé, après une année sous cloche pour le monde artistique, de constituer un fonds d'acquisition d'œuvres d'art contemporain à destination d'artistes locaux. Les 22 chanceux sélectionnés, parmi les 68 postulants, auront la chance de voir leurs œuvres s'exporter "hors les murs".

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Un jury d’élus et de professionnels de la culture, expert ou non de l’art contemporain, a sélectionné une cinquantaine d’œuvres d’artistes du territoire. Ces dernières vont venir s’insérer dans une collection intitulée « Le bureau des expositions potentielles ». Nicolas Surlapierre, Directeur des musées du Centre de la ville, énonce sa volonté, via cette exposition, de construire « une suite de différents romans » et de « rendre ce corpus d’œuvres hétérogènes en un ensemble cohérent ».

Une artiste présente son œuvre, sous les yeux d’Anne Vignot et de Nicolas Surlapierre.

Après deux mois d’exposition au sein du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, les photographies, peintures sur toile ou encore sculptures en céramique quitteront la Place de la Révolution pour divers lieux publics.

Pour Anne Vignot, il s’agit de « démultiplier les lieux » d’exposition, afin que la culture soit accessible à tous, partout. Pas seulement dans les musées ; mais aussi dans les salles de classes, dans les couloirs des Ehpad, ou encore sur les murs vierges des hôpitaux. C’est cette diffusion « hors les murs » que promeut cette politique d’acquisition de la ville de Besançon.

Des créations qui s’exportent au-delà du Musée des Beaux-Arts

Cette démarche permet de « s’imprégner au mieux des œuvres artistiques, et d’aller à la rencontre des artistes dans des espaces éloignés du milieu de la culture », témoigne Aline Chassagne, adjointe déléguée à la culture. « L’art est un vecteur de lien social », poursuit-elle, « il s’agissait donc de « promouvoir la création » des artistes franc-comtois.

Parmi les différentes créations, on peut notamment contempler les céramiques de Cécile Meynier, à travers sa sculpture « Madame Monsieur ». Le cygne représente la femme tandis que l’homme est symbolisée sous la forme d’un dragon. En face, les visiteurs peuvent contempler les aquarelles « Néréides » de Lulu Zhang, qui a voulu symboliser le poids de la phobie sociale, un « mal que l’on ne voit pas ».

Lulu Zhang

Mademoiselle l’escargot, sculpture en céramique de Lulu Zhang

« Le bureau des expositions potentielles », en plus de son dessein de s’exporter dans des structures publiques via un système de prêt et un accompagnement à l’accrochage, pourrait également être élargi à des secteurs privés. Seule condition : ces lieux devront proposer « un projet artistique pour en bénéficier « , selon Nicolas Surlapierre.

Coppélia Piccolo