Lilian Renaud

C’est votre retour sur scène, huit mois après la sortie de l’album Dans un moment de bonheur. Comment avez-vous vécu cette crise sanitaire ?

Les confinements ont été des périodes de création, j’ai pu avancer sur mon album pendant le premier par exemple. Il y a un impact sur l’activité artistique mais je l’ai plutôt bien vécu, je n’ai pas connu de drame ni de soucis particulier. 

Moins de concerts, pas de lien avec le public, c’est quelque chose qui a du vous toucher ? 

À la longue c’est psychologiquement un peu dur, sachant qu’en auto-production il faut plus se battre pour défendre son album. Je garde toujours un peu de pudeur par rapport à cette situation. On est tous dans le même bateau, des gens souffrent, ça a fait énormément de dégâts donc je ne peux pas me plaindre.

Lilian Renaud

La proximité avec le public reste quelque chose d’important pour vous…

Totalement même à l’époque de The Voice ma porte était ouverte pour parler avec les gens ça me touchait beaucoup. Ça a pris une ampleur démesurée mais aujourd’hui encore c’est avec plaisir que je parle avec les fans et le public. 

Qu’est ce qui a changé entre vos deux premiers albums et ceux en autoproduction ? 

J’ai sorti deux premiers albums avec Mercury, une grosse maison de disques. J’ai décidé de couper pour des raisons personnelles et psychologiques, c’était lourd pour moi. A ce moment-là, je suis parti en Irlande pour composer avec une liberté que je n’avais pas avant comme écrire et chanter en anglais. Dès la sortie de Lilian Renaud (2019), avec Lee Catterson on a travaillé sur l’album Dans un moment de bonheur (2021). C’est un processus long et minutieux même si quand je compose quelque chose, généralement, je vais au bout car je sens qu’il y a un truc à faire.

Dans un moment de bonheur est donc dans la lignée de votre album éponyme ? 

On retrouve toujours ces inspirations anglo-saxonnes, ce folk irlandais. J’écoute beaucoup de musique d’artistes britanniques, irlandais et ça se ressent dans mes chansons avec aussi un coeur gospel. Il y a beaucoup de violon, de piano même de la flute celtique ! Il y a également une partie française, j’ai toujours été inspiré par Cabrel, Goldman.

Si vous restez dans un style de musique qui vous a fait connaître, comment votre public a perçu ce changement, passer du français à l’anglais ou des morceaux plus rythmés ? 

J’ai été propulsé sur la scène médiatique avec l’image du fromager, timide, qui chante des musiques de variétés. C’est ce que je suis, ce que j’ai été mais pas que. J’aime élargir mon style et c’est vrai que beaucoup ont été surpris de me voir chanter en anglais par exemple. Ça plaît au public et j’en suis ravi parce que je ne suis pas qu’un chanteur avec un béret et une baguette sous le bras (rires).

Les confinements vous ont permis de peaufiner votre album. Qu’en est-il de la scène ?

J’ai travaillé mon show en résidence avec deux musiciens, c’est une première ! C’est un bon entraînement avec tous les techniciens pour se roder et ça change beaucoup de choses, avec les décorations etc. J’adore être sur scène le moment venu mais c’est très stressant dans toute la préparation !

Comment va se dérouler votre tournée ? 

J’ai des dates programmées jusqu’en novembre 2022, ce qui est un très bonne chose vu la situation sanitaire. J’avais un concert programmé à l’espace Pourny de Pontarlier le 13 février mais il a été repoussé au 29 avril. La prochaine date ce sera à la Commanderie de  Dole, le 26 février. Je serai également présent au Rolling Saône, le 28 mai. C’est un retour sur scène que j’attendais impatiemment !

Propos recueillis par Martin SAUSSARD