L’invité de la semaine : Jean-Charles Tissot, président du CIVJ

Le président du CIVJ s'explique sur l'absence de Percée du Vin Jaune en 2025...

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Jean-Charles Tissot, vous êtes président du CIVJ (Comité Interprofessionnel des Vins du Jura) et vice-président de la Percée du Vin Jaune. Il n’y aura pas de Percée 2025, pourquoi ?
Le CIVJ est prestataire sur la Percée et met à disposition son personnel pour l’organisation de l’évènement. Ce sont les difficultés d’organisation (sanitaires, implantation des chapiteaux …) qui posent question. En fait, la Percée ne repose que sur les viticulteurs, et la problématique du CIVJ aujourd’hui est que l’on va bientôt être à 70 % de notre temps sur l’organisation de la Percée, que ce soit des heures bénévoles ou salariées. On a donc choisi de faire une pause d’un an. Car nous n’avons pas le temps de nous réformer entre deux Percées, c’est une telle machine que dès que l’une se termine il faut enclencher sur la prochaine.
Ce que personnellement je préconise pour le CIVJ (mais j’aurai un remplaçant début juillet !) c’est plutôt de se positionner sur certaines missions comme la communication (qui était notre cœur de métier au départ), l’organisation de soirées, tel que le banquet de la filière… La Percée c’est un vrai aspirateur à énergie et cela devient compliqué à gérer. Je trouve que pour une filière comme la nôtre, un évènement comme ça tous les deux ans ça ne serait déjà pas mal.
Je tiens aussi à préciser que quand la décision a été prise d’annuler la Percée 2025, je n’étais pas présent volontairement.
Pour moi, le vrai problème est que la Percée repose sur 5-6 personnes hyper impliquées, plus les Ambassadeurs. Et en même temps ce n’est pas facile de déléguer des tâches. Il faut que l’on repense, que l’on se réinvente au niveau de l’organisation pour être plus efficace.

Vous êtes président du comité de pilotage de la cité des Vins, où en est le projet ?Cette maison des Vins serait un outil pour communiquer, pour faire découvrir les vins du Jura, qui ont toujours besoin de pédagogie. On souhaite quelque chose qui nous ressemble, qui soit vivant, qui ne soit pas un musée, mais un centre d’interprétation si possible différent de ce que l’on trouve en Bourgogne par exemple.
Le site de Château-Chalon est sur les rails. L’idée était de faire démarrer les trois sites en même temps puisque c’était un projet global avec une cohérence globale et une complémentarité des sites. Aujourd’hui on est sur un positionnement budgétaire de la collectivité surtout Arbois Poligny Salins. J’espère que l’on arrivera à conclure définitivement d’ici fin 2024. Le point faible de notre filière est que l’on n’a pas le budget pour aller sur l’investissement, mais si c’est le site de Pécaud qui est choisi, le CIVJ a proposé d’en prendre la gestion, ce qui semblait convenir à l’exécutif de la CCAPS.

La viticulture vient de connaître un épisode de gel, quel est le bilan ?
Si je m’en réfère au compte-rendu de la SVJ on est à plus de 60 % du vignoble touché par une destruction à plus de 50 %. Sur ces 60 % on peut estimer 30 – 35 % de parcelles détruites à 90 voire à 100 %. Il n’a pas gelé très fort, mais il s’agit d’un gel insidieux, l’humidité fait que la vigne est plus sensible. On pourra faire un réel bilan d’ici une quinzaine de jours.

Existe-t-il vraiment des solutions pour lutter contre le gel ?
Ce qu’il faut savoir c’est qu’en dessous de -3 ou – 4° il n’y a plus rien à faire. Il n’y a pas de formule miracle. L’aspersion fonctionne, (elle crée une couche de glace qui protège le bourgeon) mais les prix sont inabordables.
Le système de fils chauffants, permettant d’encaisser les températures les plus basses, est certainement le plus performant, mais là encore le coût est considérable. Il faut vraiment être dans des rentabilités extrêmement fortes pour se permettre ce type d’investissement.