Partie de Poker menteur dans la 2ème circonscription du Doubs

A 5 jours du second tour des législatives, c’est la guerre entre Benoît Vuillemin et les caciques du parti Les Républicains.

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Jacques Grosperrin Sénateur du Doubs et Ludovic Fagaut Chef de file de l'opposition LR au conseil municipal de Besançon lors de leur conférence de presse le 3 juillet pour répondre à la polémique lancée par Benoît Vuillemin ©YQ

Le Maire de Saône, même s’il s’en défend, a été « débranché » par l’Elysée, conformément à la consigne de désistement pour les candidats arrivés 3ème.

Benoît Vuillemin ne décolère pas contre les Républicains « la présence de Daniel Roy au premier tour m’a privé d’un score qui m’aurait placé en 1ère ou 2ème position, éliminant ainsi le candidat RN ».

Les journées de lundi et mardi ont été l’objet de conciliabules pour tenter de trouver une issue favorable pour Benoît Vuillemin. « Les Républicains ont refusé de me soutenir. Dans ces conditions, je ne pouvais pas me maintenir malgré mon score très honorable (près de 27%) ».

De leur côté, Jacques Grosperrin et Ludovic Fagaut, attaqués par le Maire de Saône, ont organisé une conférence de presse ce mercredi 3 juillet pour clarifier leur position.

« Nous avons informé Benoît Vuillemin que nous allions appelé à voter pour lui au second tour » a tenu à préciser Jacques Grosperrin. « Cette démarche s’inscrit dans notre volonté de concorde, de faire nation et surtout de ne pas rentrer dans des polémiques stériles qui desservent tout le clan républicain » a poursuivi le sénateur Les Républicains du Doubs.

« Benoît Vuillemin a refusé la main tendue » ont conclu Jacques Grosperrin et Ludovic Fagaut. Dans le jeu de cartes truqué proposé au Maire de Saône, ils souhaitaient intégrer cet accord « verbal » dans l’avenir politique de Besançon (les élections municipales ont lieu dans moins de deux ans).

Les uns et les autres ont des atouts et des qualités à faire valoir.

Ludovic Fagaut s’est senti « victime contre son gré » (pour ne pas dire à l’insu de son plein gré… !)de cette querelle. « Je n’étais pas candidat et j’ai toujours affirmé mon opposition aussi bien à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite ».

Certains observateurs de la vie politique bisontine retrouvent avec cette nouvelle querelle, le souvenir des municipales de 2020. A l’époque, l’absence d’accord entre Ludovic Fagaut et Eric Alauzet avait conduit à l’élection d’Anne Vignot !

« Accepter la décision des urnes »

Ludovic Fagaut et Jacques Grosperrin ne donneront aucune consigne de vote pour le second tour du dimanche 7 juillet. « Le vote ne nous appartient pas et je crains que les désistements voulus par le Président Macron aient l’effet inverse escompté » a conclu Jacques Grosperrin.

Il y a encore de l’eau à passer sous les ponts du Doubs d’ici dimanche prochain. A chaque citoyen de choisir entre le barbecue à la campagne, le bulletin blanc ou le choix entre la candidate du Nouveau Front Populaire et le représentant du Rassemblement National.

Yves Quemeneur