Pays Horloger : un été traumatisant

La nature sera toujours plus forte que l’homme. Et elle nous le rappelle chaque année un peu plus. En nous privant d’eau et avec des phénomènes météorologiques de plus en plus violents.

585
7 mn ont suffi pour causer des dégâts considérables.

C’était un mercredi. Le 20 juillet dernier. Après plusieurs jours d’une canicule où même dans le secteur le thermomètre avait dépassé les 35°, le Pays Horloger espérait pouvoir respirer un peu. C’était sans compter sur les orages violents qui dans l’après-midi ont durement frappé plusieurs communes. Certes ils étaient annoncés par Météo France qui avait placé le Département en vigilance orange, mais personne n’aurait imaginé un tel déluge de grêlons gros comme des balles de tennis. Villers-le-Lac, Les fins mais plus encore Noël-Cerneux, La Chenalotte, le Barboux, puis plus loin le Narbief, le Bizot et le Russey… les dégâts sont considérables. Des centaines de toits totalement pulvérisés sans plus une tuile intacte. Des véhicules violemment martelés. Et la consternation, au cœur de l’été alors que les uns étaient déjà partis en vacances ou que d’autres s’apprêtaient à partir.

Mobilisation à Noël-Cerneux

« L’orage est passé en à peine 7 minutes » se souvient Corinne Paratte, maire de Noël-Cerneux qui, comme ses concitoyens, a vu sa propre habitation touchée et a dû gérer non seulement son cas personnel mais aussi venir en aide à ses 480 habitants. « Toutes les toitures du village ou presque ont été touchées avec parfois des problèmes d’infiltrations causant des dégâts à l’intérieur… puis les véhicules eux aussi très touchés ». Aussitôt la grêle terminée, elle a fait appel aux pompiers et fait aussi le nécessaire pour les bâtiments communaux touchés, au niveau des assurances notamment. Très vite, la mairie a servi de quartier général pour coordonner les secours avec les pompiers et gérer la fourmilière qu’est rapidement devenue la localité avec des sinistrés assistés d’entreprises et de bénévoles. « De notre côté, l’urgence a été de trouver des bâches pour protéger les habitations. Des réquisitions ont eu lieu dans des magasins des environs ». Sur tous les fronts, madame le maire a pu compter sur l’implication de tous les élus de la commune, une solidarité qui a permis aux sinistrés de faire face à cette situation exceptionnelle.

Trouver des solutions avant l’hiver

Au fil des semaines, face au manque de tuiles, à la réactivité parfois insuffisante des assureurs et aux nombreux tracas administratifs, des pressions ont été faites au plus haut niveau pour par exemple trouver plus facilement des tuiles. « La Sous-Préfecture a également mis en place une personne référente afin que nous fassions remonter les problèmes de nos habitants avec leurs assurances ». Les représentants de l’Etat ont en effet répondu présents pour épauler les collectivités et leurs habitants. « Aujourd’hui, toutes les maisons sont hors d’eau mais près des trois-quarts doivent encore être tuilées ». Une inquiétude pour l’élue qui avec ses collègues maires a à nouveau alerté les autorités. « On espère que tout pourra être réglé pour mi-novembre. Il est inimaginable dans un secteur comme le nôtre de passer un hiver avec des bâches pour simple toiture ». Dans ce village, certains optent déjà pour des toits en tôle, une alternative acceptée dans le Plan Local d’Urbanisme, ce qui n’est pas le cas partout. « Une prochaine réunion fin août avec le Sous-Préfet nous permettra d’en savoir plus tant pour les particuliers que pour les bâtiments publics ».

Tous les toits ont été plus ou moins touchés.