Un premier message d’abonné, un second puis plusieurs autres alertes. En quelques minutes Marion Navarro découvre des photos d’elle, nue, circulant sur internet. Ou plutôt un montage de ses photos de mannequinat détournées avec le corps d’une autre femme pour laisser croire à des clichés intimes de la miss Franche-Comté 2022. Si ce n’est pas son corps et qu’en regardant mieux, le montage est grossier, l’étudiante de 21 ans n’en reste pas moins touchée par cette attaque qui porte un nom : « deep fake ». Une pratique illégale et malheureusement de plus en plus répandue avec le développement de l’intelligence artificielle. Une attaque qui vise surtout les femmes. « Il y avait trois photos et j’ai immédiatement porté plainte lundi 29 avril. Personnellement, ma réaction a été un peu paradoxale parce que je savais que ce n’était pas mon corps mais je me suis quand même sentie mal un petit moment. Le fait d’être bien entourée m’a aidée. »
Si les réseaux sociaux sont directement liés à cette attaque, c’est par cette voie que l’étudiante en mode à Paris a choisi d’en parler. « C’est un outil essentiel à mon quotidien et pour ma carrière, bénéfique quand c’est bien utilisé, mais ça peut vite mal tourner. Je pense aux jeunes filles qui peuvent être attaquées de cette manière et n’osent rien dire, de peur de voir leur réputation trainée dans la boue. Il faut leur dire de parler et montrer que nous sommes là pour elles. Témoigner de ces agissements, ça fonctionne. »
M.S
