Patinoire Lafayette : elle rouvrira au public après le 15 septembre

La Maire de Besançon a « décidé » de reporter d’un mois la mise en glace de la patinoire Lafayette. Coup dur pour les clubs de patinage artistique et de hockey sur glace qui espéraient une année normale après deux années de Covid et des problèmes techniques en 2021.

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Anne Vignot la Maire de Besançon et Abdel Ghezali son adjoint chargé des sports ont échangé "dans l'urgence" avec les clubs de sports de glace après la décision municipale de reporter l'ouverture de la patinoire Lafayette ©YQ

Cette décision préfigure-t-elle d’autres initiatives de l’édile écologiste face au dérèglement climatique ?

« On est juste en train de nous tuer »

Il y a de la colère dans les propos de Sylvie Baverel du Besançon Hockey Club. La période Covid a eu des conséquences désastreuses pour le club, conséquences amplifiées par la panne technique de plusieurs mois sur la saison dernière obligeant les entraînements et compétitions à se tenir à Dijon. Au-delà, c’est surtout l’accueil des jeunes licenciés qui ne pourra pas être assuré dans de bonnes conditions. Pour Nada Henson, Présidente du club de patinage artistique « Face à la fermeture au moment du choix des activités sportives, les parents risquent d’inscrire les enfants dans d’autres sports ». La décision municipale tombe à un très mauvais moment alors que les sports de glace connaissaient une augmentation de leurs licenciés avant la pandémie, comme l’a souligné Bénédicte Leclerc, Présidente du Club de Hockey et vice-présidente de la ligue nationale.

L’accompagnement d’urgence proposé par Abdel Ghezali, l’adjoint chargé des sports, ne semble pas rassurer les clubs.

Sobriété ou décroissance ?

Anne Vignot assume sa décision « je ne pouvais pas imaginer produire de la glace artificielle en pleine canicule alors que les glaciers de nos montagnes fondent sous les effets du réchauffement climatique ». La Maire ajoute « produire du froid, c’est produire du gaz à effet de serre et consommer de l’énergie ». Anne Vignot met en avant le bond spectaculaire du budget énergie de la Ville de Besançon passé de 4 millions d’euros en 2021 à 11 millions prévus en 2022.

Quant au budget de la patinoire, il est réparti entre 472 000 euros pour l’entretien et 1 million d’euros de fonctionnement. Pourtant, les économies d’énergie avaient été pensées lors de la construction de l’ensemble Lafayette. La chaleur produite par la production de froid pour la patinoire sert à chauffer les bassins de la piscine.

La Maire écologiste ne s’en cache pas « ma décision est politique » ajoutant que la question de la fermeture des patinoires « est un sujet ».

Quid de l’éclairage des terrains de sport (foot, rugby, hockey sur gazon…) pour permettre les initiations et les entraînements en hiver ? Abdel Ghezali botte en touche « il n’est pas question pour le moment d’arrêter les activités sportives. Nous allons adapter les éclairages avec des technologies plus économes d’énergie ». Le terme « pour le moment » a de quoi inquiéter tous les clubs sportifs qui assurent pourtant un lien social indispensable au bien-vivre ensemble.

Anne Vignot, sous couvert d’économies d’énergie, n’est pas rassurante. « Ces économies peuvent aussi concerner des lieux culturels et des salles de réunion ».

On ne peut plus se promener librement dans les forêts bisontines, ni se livrer à l’apprentissage du pilotage d’un bateau à moteur, du ski nautique ou du jet ski. Pas question non plus de se baigner dans la Loue pour ne pas stresser les truites. La question se pose désormais de l’usage des piscines et des patinoires. La pratique sportive, les baignades et les promenades en forêt seront-elles réservées aux pratiquants qui ont les moyens de sortir de Besançon…à vélo ?

Yves Quemeneur