Haut-Doubs. La Rivière-Drugeon : Émile Laroue pionnier de l’écologie

Les Amis du Musée poursuivent leurs conférences hebdomadaires d’Histoire et de culture. Ce 15 novembre à 20h, celle dédiée à Émile Laroue se délocalise exceptionnellement à la Rivière-Drugeon pour parler du botaniste et précurseur écologiste, originaire de Frasne.

278

Depuis le 9 septembre, Les Amis du Musée de Pontarlier proposent, tous les lundis, des conférences sur des sujets, de l’Histoire à l’écologie, salle Morand de Pontarlier. Particularité ce 15 novembre à 20h, le rendez-vous est délocalisé à la Maison du Temps Libre, à La Rivière-Drugeon. En collaboration avec l’association culturelle de la commune, la conférence retrace le parcours de l’artisan et précurseur écologiste, Émile Laroue. Le botaniste autodidacte décédé en 1974 est un personnage emblématique de Frasne, dont le nom a été donné au collège de la commune.

Ingénieur à la retraite de 77 ans originaire de Gray, André Jacques est l’époux de la petite-fille du botaniste et présentera cette conférence. « J’ai connu Emile Laroue de 1968 à 1974, lorsqu’il est décédé. J’ai eu le temps d’apprécier ses qualités humaines et sa connaissance de la nature. » En 2015, alors à la retraite l’intéressé revient s’installer en Franche-Comté à Charquemont, village d’origine de sa femme. Le couple se rend compte que l’empreinte laissée par Émile Laroue est encore bien présente dans la région. Ils décident de regrouper toute la documentation qu’ils ont sur le personnage : « on a récupéré toutes les photos, les cartes postales qu’il envoyait pendant la guerre 14-18, les coupures de journaux, mais aussi des témoignages écrits par ses amis. » Avec ces éléments il compose un livre, retraçant sa vie, pour l’offrir à leurs cinq petits-enfants ainsi qu’aux proches.

Émile Laroue était fasciné par la beauté de la nature et particulièrement par la flore, la faune et les tourbières locales. Reconnu par de nombreux scientifiques de la région, il est considéré comme un précurseur écologiste, alertant dès les années 50 sur la préservation des tourbières et de leurs végétaux. En 1954, il découvre à Frasne une plante rare, le Saxifraga hirculus qui pousse en Laponie et alerte les élus locaux sur la nécessité de la protéger. « Il m’y a emmené 20 ans plus tard, elle était encore là », précise le conférencier. À une époque où l’écologie n’était pas un enjeu mondial prioritaire, le botaniste avait pris conscience de l’importance de préserver les zones humides, aujourd’hui cruciales dans la lutte contre le changement climatique.

H.S