Besançon : garantir la qualité des eaux du Doubs en période d’orage

Le Département « Eau et Assainissement » de Grand Besançon Métropole a engagé en 2021 la construction d’un immense bassin d’orage sur l’ancien terrain de base-ball de la Malcombe. Une mise en service prévue au début de l’année 2023.

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Le terrain de Base-ball retrouvera bientôt ses marques...au dessus d'un bassin de 8000 m³ d'eau de retenue d'orages ©YQ
Limiter les déversements dans le milieu naturel

Les normes très restrictives imposent désormais de limiter les déversements dans les rivières à 5% des flux. En cas d’orages ou de fortes précipitations, le réseau d’assainissement peut être débordé et une part significative des eaux polluées se déverse dans le Doubs. Cette situation a deux effets négatifs : la mauvaise qualité de l’eau nuit à la biodiversité et réduit les prélèvements servant à l’alimentation en eau potable.

Malgré les 12 bassins existants sur le territoire de Grand Besançon, les déversements sont proches de 10%. Le nouveau bassin de la Malcombe va permettre de réduire de 1 à 2% les rejets dans la rivière. Parallèlement, les travaux de la Ville tendant à désimperméabiliser les sols permettent de réduire également 1 à 2% des rejets. Ces deux investissements devraient permettre d’atteindre l’objectif imposé.

Un bassin de 20 000 m³

100 mètres de long sur 50m de large, il a nécessité 8 500 m³ de béton et 70 000 m³ de terrassement. Le bassin est couvert de plus d’un mètre de terre, ce qui permettra de remettre en état le terrain de base-ball avec une amélioration qualitative de l’installation sportive.

Le bassin assure un rôle de tampon pendant les épisodes pluvieux intenses. Quand le réseau est saturé, les eaux pluviales polluées sont stockées dans le bassin et renvoyées à la station de Port-Douvot dès la fin de l’orage.

En cas d’épisodes pluvieux importants, le bassin d’orage de la Malcombe est approvisionné par une canalisation de 1600 mm et des filtres à cailloux et à sable ©YQ

Entièrement automatisé, l’équipement est complété pour améliorer son fonctionnement et son entretien (pièges à cailloux, dessableur ou encore rinçage automatique). Les vannes automatiques envoient les effluents vers le bassin en cas d’orage et leur arrêt dès la fin de l’épisode pluvieux. Puis des pompes assurent alors la vidange du bassin vers Port-Douvot.

Un marché de 8,5 millions d’euros

L’opération est financée conjointement par Grand Besançon Métropole et à hauteur de 50% par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse dans le cadre d’un contrat sur la « gestion durable des services d’eau potable et d’assainissement et des milieux aquatiques ».

Dans l’appel d’offres emporté par Eiffage Génie Civil, l’accent a été mis sur l’importance de sous-traitants locaux (PBTP et Démolitions de Devecey, Heitmann ou Clemessy). La mise en service est prévue en janvier 2023.

La démonstration que l’eau est une denrée rare et chère

C’est une question essentielle dans la gestion des collectivités. Ouvrir un robinet d’eau potable ou laver sa terrasse semblent naturel. Pourtant ce sont des milliers de kilomètres de canalisations qui nous alimentent en eau potable et traitent nos eaux usées. Si nous voulons préserver notre environnement naturel, maintenir la qualité de l’eau des rivières, des investissements conséquents comme ce bassin d’orage sont indispensables, comme est indispensable le remplacement de canalisations d’eau qui ont parfois une centaine d’années. A Besançon, c’est un million de m³ d’eau potable qui part dans la nature du fait des fuites dans les canalisations.

Yves Quemeneur