Le chantier devrait se terminer au mois de septembre. Crédit : SIEL

Pierre-Albert Vionnet n’est jamais en manque d’idée, il court partout tout le temps. Entre trois projets de nouveaux parcs photovoltaïques, l’organisation de visites du site pour les écoles, collèges et lycées, le directeur du syndicat Intercommunal d’Électricité de Labergement-Sainte-Marie (SIEL) suit aussi l’un des gros chantiers actuels : la reconstruction totale de la chambre d’équilibre. Un élément essentiel pour éviter des possibles disfonctionnement de l’usine hydroélectrique, permettant d’alimenter en énergie les habitants des communes voisines.

Un débit de 2500 litres par seconde

Derrière ce nom technique et sa forme pyramidale de dix mètres de haut, « la chambre d’équilibre différentielle protège la galerie d’amenée et la conduite forcée de l’usine hydroélectrique contre les variations de pression », tente de vulgariser Pierre-Albert Vionnet.

En clair, l’eau du barrage du Lac Saint-Point arrive très vite et dans tous les sens par un conduit. Elle doit être « calmée », passant d’un régime torrentiel à un régime laminaire pour que la station tourne à plein régime. « Le débit d’arrivée d’eau est de 2500 litres par seconde et l’inertie des masses en mouvement est très énergétique. La capacité de stockage de la chambre est de 250 000 litres, ça paraît énorme mais avec un tel débit il faut que ça tourne ! « , rigole le directeur du SIEL.

Simulation à l’achèvement de la chambre électrique.

Une reconstruction pour plus de sécurité

L’ouvrage d’origine date de 1904. A l’époque constitué de moellons et de pierres de taille, les aléas climatiques, les importantes contraintes hydrauliques et mécaniques couplés à d’autres problèmes ont nécessité la réalisation d’un diagnostic approfondi par un bureau d’études spécialisé. « Au fil du temps, les sous-pressions générées par la charge hydraulique ont engendré une fragilité de la structure et des matériaux. Une opération de maintenance conséquente n’aurait toutefois pas permis de garantir la pérennité de la structure centenaire, donc on a décidé de tout reconstruire. », ajoute Pierre-Albert Vionnet. Très attaché à son patrimoine, l’édifice sera, pour la forme, reconstruit à l’identique.

Une énergie verte pas encore assez développée

Le syndicat est d’autant plus fier que le projet est comme très souvent, financé totalement sur fonds propres pour un montant d’environ 500 000 €. Débutés mi-mai, les travaux devrait s’étaler jusqu’à la fin septembre. « Nous sommes en pleine période d’étiage (ndlr : débit minimal d’un cours d’eau) du Doubs donc on a moins de remords à ne pas faire tourner la station. Il faut aussi être honnête avec la population. Cette énergie verte pour l’instant ne permet pas de remplacer le nucléaire, elle n’est qu’un supplément. Le barrage hydroélectrique c’est 10% de la consommation des habitants locaux, mais le développement des parcs photovoltaïques et solaires à l’avenir permettra d’être de moins en moins dépendants aux autres énergies surtout fossiles. Pour ça il faut aussi que les politiques aient une vraie volonté. », poursuit Pierre-Albert Vionnet. Le message est passé. Pour la chambre d’équilibre 100% des matériaux issus de la déconstruction sont recyclés et valorisés.

Un investissement qui s’inscrit dans le temps long… Pour au moins cent ans conclut le directeur.

M.S