En queue de peloton la région Centre Val-de-Loire compte 2 573 180 habitants contre 2 805 580 en Bourgogne Franche-Comté. Rapporté au nombre moyen d’habitants par département, notre région se classe bonne dernière avec un score de 311 000 habitants loin de la région Occitanie (456 000 habitants/département) ou du Centre Val-de-Loire (467 000 habitants/département). Nos régions voisines d’Auvergne Rhône-Alpes et du Grand Est caracolent à 670 000 et 617 000 habitants/département.

 

La Bourgogne Franche-Comté 11e sur 12 régions métropolitaines (hors Corse)

Si le classement moyen par département n’est pas toujours pertinent compte tenu des fortes différences entre territoires très urbanisés ou à forte dominante rurale, la région Bourgogne Franche-Comté décroche, perdant 14 203 habitants entre 2013 et 2019, soit une baisse de 0,1% alors que la population française a cru de 0.4% dans la même période. La baisse du solde naturel est une des causes principales. En France métropolitaine, l’excédent naturel reste positif à 1,8 ‰  alors qu’il régresse de 1,5 ‰ en Bourgogne Franche-Comté.

Le Doubs distance la Côte d’Or

Sur les huit départements de la grande région, seuls deux départements voient leur population progresser : le Doubs et la Côte d’Or. Le département du Doubs a une démographie particulièrement dynamique, sa population a progressé régulièrement depuis 10 ans, passant de 522 685 habitants à 543 974 habitants en 2019. Ce bond de 4% en dix ans (+ 21 289 habitants) permet de se rapprocher de la Saône-et-Loire, premier département de la région avec 551 493 habitants. La Côte d’Or, qui faisait jeu égal avec le Doubs en 2008 (521 608/522 685 habitants), est désormais distancée avec 10 000 habitants en moins.

La Ville de Besançon reste stable depuis 10 ans avec 117 912 habitants, au profit de certaines communes périphériques de Grand Besançon Métropole. Ainsi l’agglomération bisontine a vu sa population progresser de 3 703 habitants entre 2013 et 2019 pour s’établir à 195 745 résidents, encore loin des 255 000 habitants de la métropole dijonnaise.

Le dynamisme économique et la proximité de la Suisse portent l’accroissement de population sur les territoires des plateaux du Doubs. Valdahon a vu sa population passer de 4 791 habitants à 5 748 en 10 ans. Sur la zone frontalière, les constructions immobilières ne cessent d’augmenter autour de Morteau et Villers-le-Lac. Preuve en image ci-dessus, l’évolution de la population entre 2013 et 2019 et entre 0,8 et 1,5% par an. Pour la communauté de communes du Grand Pontarlier, 1325 nouveaux habitants ont été recensés.

Dole ou Héricourt s’affirment, selon l’INSEE comme des « pôles de centralité » et gagnent de nouveaux habitants. Aux extrémités de la région, l’agglomération de Sens et celle de Mâcon profitent de l’attraction parisienne ou lyonnaise.

A l’opposé, la perte d’habitants s’accentue dans les communes isolées ou situées dans des zones économiques fragilisées comme à Saint-Claude dans le Jura par exemple.

L’étude de l’INSEE 2019 démontre encore plus clairement qu’en 2013 la fracture démographique entre l’est et l’ouest de la grande région. Les départements de la Nièvre et de l’Yonne sont désormais dans cette « diagonale du vide » qui partage la France du Grand Est au Sud-Ouest : zones rurales vieillissantes, bassins industriels abandonnés, la « diagonale du vide » est le cœur de la France périphérique. C’est « la France d’en bas » disait Jean-Pierre Raffarin en 2005 ou « la France des ronds-points des gilets jaunes » plus récemment.

Si la Franche-Comté et notamment le Doubs, est, pour le moment, épargnée par cette catastrophe démographique, les décideurs politiques francs-comtois doivent demeurer vigilants en terme d’offres de mobilités routières et ferroviaires (l’axe Besançon-Vallorbe-Le Locle offre peu d’opportunités à l’implantation d’entreprises industrielles), en terme d’offres de logements (le foncier constructible se réduit et l’habitat ancien n’est pas réhabilité assez vite), enfin en terme de formations et de recrutement (améliorer les compétences locales mais surtout attirer de nouvelles compétences d’autres régions françaises ou européennes).

Puisque c’est la période des vœux, formons celui que les chiffres de l’INSEE servent à se projeter dans un avenir comtois dynamique dans sa croissance économique et l’attention portée à son environnement exceptionnel.

Y.Q et M.S

*population légale. Pour l’INSEE, le terme générique de « population légale » regroupe pour chaque commune sa population municipale, sa population comptée à part et sa population totale. La population municipale est celle utilisée à des fins statistiques et la population totale sert à l’application des dispositions législatives et réglementaires.