Besançon. « La Mère et l’Enfant » c’est fini !

Samedi 25 mai 2024, la déconstruction de l’ancien bâtiment de la maternité Saint-Jacques  a démarré, fixant le début d’un nouveau quartier en cœur de ville, mariant le patrimoine historique du XVIIe siècle à l’urbanisation du XXIe siècle.

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L'énorme pince d'une puissance de 180 tonnes par cm² a commencé son oeuvre. Une déconstruction qui devrait durer jusqu'à la fin de l'été 2024 ©YQ

De la maternité « Berger » ouverte en 1907 dans l’hôtel de Montmartin à celle du CHU Jean Minjoz, la maternité « La Mère et l’Enfant » n’aura été qu’un intermède architectural de 50 ans où 100 000 bébés ont vu le jour.

le bâtiment de plus de 1000 m² a déjà été vidé et désiamanter avant d’être grignoté depuis le 25 mai 2024 ©

Ce sont donc près de 3 générations de francs-comtois et de bisontins qui ont fréquenté les berceaux de la maternité Saint-Jacques. Il fallait une journée symbolique pour marquer « le passage de témoin » aux générations futures. Ce fut le cas le 25 mai, que le climat troublé de ce printemps 2024 avait choisi d’ensoleiller !

Le moment convenu des discours

« D’un lieu qui prend soin et qui délivre la vie, nous souhaitons le transformer en un lieu…qui prendra soin des habitants et de la nature ». C’est par ces mots que la Maire de Besançon, Anne Vignot, a lancé la déconstruction du site. Le renouveau du site Saint-Jacques Arsenal, c’est l’aménagement « d’un quartier emblématique de l’identité bisontine : hospitalier, accueillant, étudiant…un quartier écologique et adapté au changement climatique, végétalisé et frugal, qui valorise le paysage et met en valeur notre rivière ».

A propos de frugalité, un souvenir marquant des patients et soignants de Saint-Jacques qui se rappellent d’un ancestral cerisier au centre du jardin, produisant 250 kg de cerises distribuées aux résidents, bien loin des fruits aseptisés et sans goût des restaurants d’hôpitaux !  » Ce site remarquable, nous souhaitons qu’il puisse être le démonstrateur de notre ambition pour Besançon : un quartier pour la jeunesse…un quartier pour habiter…un quartier d’activités…un quartier patrimonial…et un quartier de nature en ville… ».

Anne Vignot, la Maire de Besançon, fière du morceau de béton arraché à l’ancienne maternité. Sa posture rappelle ses années de jeunesse sur les barricades de mai 68 ©YQ

Anne Vignot souhaite faire rêver les bisontins et les nouveaux habitants ! Pour passer du rêve à la réalité, il faudra que « Territoire 25 », l’aménageur public en charge de ce rêve éveillé, ne le transforme pas en cauchemar. Les visiteurs et curieux étaient nombreux, attirés par « le grignotage de la maternité ».  Si des architectes, nostalgiques des constructions béton sans âme, s’irritent de cette déconstruction, d’autres y trouvent l’occasion d’ouvrir ce nouveau quartier de cœur de ville vers la boucle du Doubs, emblème naturel de Besançon. Cette déconstruction va se faire sur une période de 3 mois par la société Cardem Centre-Est (filiale de Vinci Construction) à l’aide de deux énormes pinces dont la plus puissante a une force de 150 tonnes par cm². Aucun béton ne peut résister

Billet d’humeur : 

L’hôpital Saint-Jacques fut, à sa construction, l’un des plus beaux du royaume de Louis XIV. Construit au XVIIe siècle, il faut espérer que ce joyau architectural ne se transforme pas en laboratoire d’idées au service de quelques utopistes en mal de reconnaissance !

Yves Quemeneur