La vigne municipale de Velotte a été vendangée le 29 août

Ils étaient une quinzaine de vendangeurs et vendangeuses accompagnés de deux porteurs pour vendanger les 30 ares de la vigne municipale sur les coteaux ensoleillés de Velotte.

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La vigne des coteaux de Velotte représente 30 ares en cépages Chardonnay, Trousseau et Pinot noir

Ce lundi 29 août au matin s’annonçait chaud pour les cueilleurs venus du service de la Direction biodiversité et espaces verts de la Ville de Besançon et du Centre Omnisports Pierre Croppet.

Sous l’autorité de Johnny Magnenet, le Monsieur Nature de Besançon (il fut à l’origine de la plantation de cette vigne en 2010) et de Monsieur Cornu, le collaborateur de Géraud Frémont, le viticulteur en charge de la vendange des coteaux de Velotte, les vendangeurs ont donné du sécateur une bonne partie de la journée.

2 500 bouteilles/an

Les 30 ares produisent une douzaine de lignes de Chardonnay et 16 lignes de Trousseau et de Pinot noir. L’ensemble de la récolte est vinifiée en Crémant sur le « domaine des Marnes Blanches » dans le Revermont.

La petite production bio et de qualité est réservée aux événements festifs de la Ville de Besançon. La qualité et la quantité de cette vendange 2022 fera vite oublier l’an passé, marqué par des périodes de froid intense, peu d’ensoleillement et beaucoup de pluie. Une belle cuvée donc pour le millésime 2022.

La parcelle de 30 ares domine la station d’épuration de Port-Douvot, sans que cela altère la qualité des raisins. Le terrain choisi en 2010 répondait au souci de maintenir et développer une activité agricole en zone péri-urbaine. Le sol argilo-calcaire rappelle plus le terroir bourguignon que les sols jurassiens. A proximité du Doubs, l’humidité de la rivière offre les conditions idéales à une production de qualité.

Géraud Frémont souhaiterait que la Ville dispose de barrières électriques autour de la parcelle pour éviter l’intrusion des sangliers et des blaireaux qui se délectent des grappes. C’est environ 30% de la récolte qui est perdue. Fabienne Brauchli, la conseillère en charge de la biodiversité en a pris bonne note !

Et si le vin faisait des émules à Besançon

Au début du XIXe siècle, les vignes à Besançon couvraient 16 500 hectares. Depuis le XVIe siècle, 15% du territoire communal était planté de vignes. Le drame du phylloxéra à la fin du XIXe siècle marque la fin de l’âge d’or du vignoble bisontin.

La volonté de la municipalité de Besançon est de rendre ses lettres de noblesse à une terre qui a produit de très bons crus dans « le vignoble des bourgeois ».

La Ville est prête à accompagner des porteurs de projets d’installation viticole. Les coteaux de Velotte et leur parfait ensoleillement peuvent y répondre. Johnny Magnenet souligne toutefois que l’investissement est de taille. « Il faut couper les arbres, désoucher, débroussailler, nettoyer et aérer la terre en profondeur ». Puis il faut planter, attendre 3 ans avant d’avoir quelques grappes et 5 ans pour une première vraie récolte.

Des jeunes sont prêts à se lancer, encore faut-il que la municipalité ait la volonté de les accompagner. Couper les arbres n’est peut-être pas l’objectif principal de la majorité bisontine ! Anne Vignot avait délégué Fabienne Brauchli, conseillère municipale déléguée à la biodiversité et aux espaces verts pour participer aux vendanges.

Le « nectar des dieux » est à consommer avec modération. Besançon, capitale nature et labellisée pour sa biodiversité, mérite son vignoble. Le vin demeure un lien de communion et de convivialité. Mais trinquer autour d’une entrecôte cuite au barbecue pourrait risquer de faire trop viril !

Yves Quemeneur