Créé en 2020 par quelques auteurs francs-comtois, « Les Brasseurs de Mots » est le festival « Off » du salon du livre de Besançon. Il a trouvé son cadre dans le somptueux décor de la Brasserie du Commerce, rue des Granges. Construite en 1873, la Brasserie est l’exemple unique à Besançon des Arts décoratifs de la fin du XIXe siècle. Le lieu a aussi été l’expression de la richesse intellectuelle et économique de Besançon à la grande époque de l’horlogerie.
Une dizaine d’auteurs de la région à la rencontre des lecteurs
La première édition avait attiré de nombreux lecteurs, trouvant un lieu plus intimiste en complément du salon officiel. Sébastien Acacia, écrivain bisontin de science-fiction et par ailleurs directeur de collection aux Editions Faralonn, a souhaité poursuivre l’aventure de ce festival off qu’il souhaite « inscrire dans la durée ».
Christelle Ravey est originaire de Franche-Comté. Si l’auteure de romans et de pièces de théâtre vit à Lyon, c’est une cosmopolite de l’encrier qui trempe ses personnages dans les pays au gré de son imagination. « Un écrivain est une sorte de caméléon qui change d’identité, de culture, de religion…accompagnant ses héros ». Elle signe cette année « Petit meurtre dans la soie » et présentera « Les choses à faire avant » aux Editions de la Boucle.
Iza est une amoureuse de la langue. Elle joue avec les mots. L’auteure anime à Besançon des ateliers d’écriture www.lesateliersdiza.fr où elle accompagne l’exploration de nos voyages intérieurs. Aux Brasseurs de mots, elle présentera particulièrement « Lorsque les arbres seront encore en feuilles ».
Gabrielle Delestre est conseillère conjugale et familiale, conférencière, diplômée en psychologie et certifiée en sexologie clinique. Passionnée par l’écriture depuis son plus jeune âge, passée par le journalisme, elle pourra échanger avec les lecteurs autour de son dernier roman « Les fleurs renaissent toujours au printemps » l’histoire d’une renaissance après une vie paisible chamboulée sans préavis.
Sébastien Acacia n’est pas seulement l’organisateur des Brasseurs de Mots. Il est aussi un écrivain prolifique passionné par la science-fiction. Son histoire personnelle l’a conduit plusieurs années au Brésil, le cadre d’un passionnant roman, à la fois thriller et à la découverte de la forêt amazonienne. « Viralata, le fils du caïman » se lit avec gourmandise.
Roger Faindt publie « La femme de l’autre rive ». L’auteur franc-comtois qui vit à Miserey, fut lauréat du Prix Pergaud en 2001. Ecrivain, scénariste, il est aussi « prêteur de plume » tout en partageant son temps dans un organisme social.
Jean-Baptiste Van Dyck est né à Dole. Soignant et musicien, l’auteur écrit des chansons avant de s’essayer à des nouvelles noires teintées de science-fiction. Il publie son premier roman « Où suis-je tombé » un titre plein d’émotion sur les thèmes de l’enfance, des valeurs familiales et de la séparation.
David Desgouilles est, lui aussi, né à Dole. Il a alterné une carrière de fonctionnaire de haut niveau, des activités politiques aux côtés de Philippe Seguin, Charles Pasqua et Jean-Pierre Chevènement. Il est désormais un chroniqueur régulier pour Marianne et a publié « Leurs guerres perdues », une fresque à rebondissements du second septennat de François Mitterrand à l’avènement d’Emmanuel Macron.
Philippe Humbert et « Les brèves de mon médecin ». Le Professeur de médecine, ancien chef de service de dermatologie au CHU de Besançon a la passion de la médecine. « Votre peau me dit tout de vous » et « les brèves de mon médecin » sont les suites d’un métier qui est surtout un art de vivre. Il partage avec ses lecteurs ses angoisses, ses joies, ses moments de bonheur et celles de ses collègues médecins confrontés parfois à des diagnostics difficiles.
Claude Personeni est un écrivain-randonneur. Il a un mental de résistant…à la maladie. L’écrivain de Saint Laurent-en-Grandvaux a publié de nombreux textes sur ses pérégrinations du chemin de Compostelle à la Via Francigena. Plus qu’un témoignage, il est l’exemple de la résilience.
Ne manquez pas de passer à la Brasserie du Commerce pendant le festival de « Livres dans la Boucle » et donnez de la lumière à ces auteurs de l’invisible.
Parmi les premiers romans, j’ai retenu 3 pépites
Matthieu Seel signe chez Harper Collins « Rien ne dure vraiment longtemps » : L’histoire d’une rédemption après l’addiction sur la Colline du crack. Un récit lumineux de toute la violence du monde par un garçon qui avait toutes les cartes pour mourir et a choisi de vivre.
L’histoire commence en Espagne dans « Les gens de Bilbao naissent où ils veulent » (Grasset). Maria Larrea déroule la vie de Victoria la galicienne aux 10 frères et sœurs et Julian l’orphelin basque de Bilbao depuis leur rencontre, leur amour et leur départ pour la France. Maria y naîtra au milieu d’un père violent, des silences de sa mère et les moqueries de ses amies. Elle boude son destin jusqu’à ce que le sort l’y ramène. Pour trouver la vérité, elle devra retourner à Bilbao la ville où elle est née et y découvrir le versant secret des protagonistes.
Etienne Kern, « Les envolés » (Gallimard), nous emmène au début du XXe siècle sur la tour Eiffel où un homme veut essayer son invention, le parachute. Sa mort est l’une des premières qu’une caméra ait pu saisir. L’auteur nous promène dans le Paris de la Belle Epoque, entre foi dans le progrès et tentation du désastre. Un premier roman qui interroge la part d’espoir que chacun porte en soi.