Jean-Claude Grenier vice-président de l'EPAGE Haut-Doubs Haute-Loue, François Rollin Directeur territorial de l'Agence de l'eau, Jean-François Colombet Préfet du Doubs, Béatrix Loizon Vice-présidente du conseil départemental du Doubs, François Cucherousset président de l'EPAGE Doubs Dessoubre et le représentant de la Fédération régionale des coopératives laitières ©YQ
Le Plan rivières karstiques 2022 – 2027

« Les pollutions baissent…mais pas assez » Le propos introductif de Béatrix Loizon, vice-présidente du département du Doubs en charge de la préservation du patrimoine naturel et du tourisme, a fixé l’objectif ambitieux de faire travailler ensemble tous les acteurs : l’Etat, le département, les communes, l’Agence de l’Eau, les EPAGE (Etablissements Publics d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) du Haut-Doubs, Haute-Loue et Doubs Dessoudre.

Le karst Quezaco

Le karst est une formation géologique dans laquelle l’eau souterraine s’accumule, circule et émerge. Dans ce milieu, l’eau modifie profondément la roche dans laquelle elle circule, créant des cavités et un réseau très complexe de circulations souterraines. L’écoulement et le stockage de l’eau souterraine aboutit à de nombreuses sources au débit très variable. Ce système géologique est particulièrement vulnérable aux pollutions, l’eau s’écoulant directement dans la roche, sans filtration jusqu’aux sources. A contrario, la qualité de l’eau peut être modifiée rapidement dès lors que les rejets de pollution sont maîtrisés.

« Reconquérir la qualité des eaux »
Jean-François Colombet Préfet du Doubs et Béatrix Loizon vice-présidente du conseil départemental du Doubs ont signé le 21 septembre le plan « Rivières karstiques 2022-2027 » ©YQ

Jean-François Colombet, le préfet du Doubs et Christine Bouquin, la présidente du Conseil départemental « souhaitent, avec ce plan, engager une nouvelle phase au service de la reconquête de la qualité des eaux, autour d’un pilotage resserré visant à des actions concrètes et des résultats visibles ».

Conscient que tous les émetteurs de pollution (communes, agriculteurs, fromageries…mais aussi chacun des habitants du territoire) ont fait des efforts, le préfet souligne « Depuis une dizaine d’années, on constate une mortalité accrue dans les rivières du Doubs. Il faut passer à la vitesse supérieure ».

Une « Task Force » va regrouper tous les signataires du plan. Elle se réunira en plénière au moins une fois par an pour piloter et coordonner les actions, publier les indicateurs de suivi des actions, rendre compte de l’avancement du plan et assurer sa diffusion la plus large auprès de tous les acteurs de terrain.

« L’eau est une problématique complexe en particulier dans le Doubs » a souligné le représentant de l’Etat. Il faut donc gouverner ce dispositif pour obtenir des résultats.  Il convient ensuite de mieux connaître pour mieux agir et bien communiquer.

Les plans d’actions vont consister à réduire les pollutions diffuses (contrôle des plans d’épandage, sortir du « tout lisier » et réduire la pollution par les nitrates d’origine agricole), les pollutions ponctuelles (mise en œuvre du plan fromageries, contrôle des installations de traitement…) et les pollutions par les toxiques.

Béatrix Loizon a insisté également sur la renaturation des cours d’eau, favorisant le retour à des zones humides favorables à la faune aquatique.

Tous les acteurs présents à Bians-les-Usiers ont partagé leur volonté de transparence. Un site dédié www.eau25.fr sera bientôt en ligne qui permettra à chaque citoyen de constater l’avancement des actions. Et le préfet d’ajouter « La task force rivières karstiques se réunira une fois par an devant la presse. Nous ne craindrons pas d’y évoquer nos succès, nos échecs et nos objectifs ». Une première réunion est d’ores et déjà programmée en mai 2023.

« Tant qu’il y aura des ombres, des truites et des vandoises,
Croule la terre, craque le monde,
nous irons dans les eaux turquoises, les rivières profondes… »

(Renaud – Marchand de cailloux – 1991)

Yves Quemeneur