Signature du nouveau « Projet agricole et alimentaire interdépartemental »

C’est sur le stand du département du Doubs de l’événement « Vache de Salon » à Micropolis qu’a été signé le 18 novembre 2023 le "Projet agricole et alimentaire interdépartemental"

699
Signature du Projet Agricole et Alimentaire interdépartemental signé le 18 novembre 2023 par Jean-François Colombet Préfet du Doubs, Christine Bouquin Présidente du Conseil départemental du Doubs et Philippe Monnet Président de la Chambre d'Agriculture Doubs-Territoire de Belfort, et sous l'oeil attentif des conseillers départemenaux Thierry Maire du Poset et Patricia Lime-Vieille ©YQ

Il a été signé par Jean-François Colombet, Préfet du Doubs, Christine Bouquin, Présidente du conseil départemental et Philippe Monnet, Président de la Chambre interdépartementale d’Agriculture Doubs-Territoire de Belfort.

Un territoire riche de son agriculture et sa forêt

Le Doubs, c’est 43% de superficie boisée et 42% de surfaces agricoles, essentiellement herbagères. Une terre agricole qui fait la part belle à la qualité : 3 AOP fromagères (Comté, Mont d’Or, Morbier) et 4 IGP (saucisse de Morteau, de Montbéliard, Porc de Franche-Comté et Cancoillotte).

Le département compte 255 entreprises agroalimentaires (dont 95 fromageries) qui emploient 3 000 salariés.

Le projet agricole et alimentaire du territoire

Il porte sur la période 2022-2030 et doit répondre aux enjeux climatiques et environnementaux. Son actualisation a été un travail collectif entre les services de l’Etat, le département du Doubs et les filières agricoles.

« L’Agriculture nourrit le monde »

Face à la mondialisation de l’alimentation humaine, les agriculteurs et éleveurs du Doubs et du Territoire de Belfort, mettent l’accent sur la qualité, la proximité et la protection de l’environnement. Ils n’ont pas attendu les diktats de l’écologie punitive pour entretenir et améliorer leur terroir.

Six enjeux pour assurer l’avenir des filières agricoles du Doubs

Il s’agit d’abord de mieux partager le territoire et ses ressources, en intégrant le changement climatique dans les systèmes agricoles. L’enjeu est également de poursuivre la protection de l’environnement et renforcer la souveraineté alimentaire en relocalisant les circuits de production. Il convient enfin de garantir un modèle social d’agriculture dans le cadre indispensable d’une rentabilité économique.

10 objectifs pour structurer une économie agricole durable

Les principaux objectifs recherchés par le PAAI (Projet Agricole et Alimentaire Interdépartemental) sont d’organiser une agriculture dans un environnement contraint et limitant les impacts sur l’environnement, de mieux structurer une économie agricole durable, donner un rôle plus important à l’agriculteur-exploitant sur le territoire local. Enfin, le projet tend à rechercher à l’horizon 2030 l’efficience et la résilience des exploitations.

L’agriculture est une composante forte de l’identité du Doubs

Le département du Doubs consacre environ 2 millions d’euros par an à l’agriculture et la forêt, de façon pragmatique et non idéologique. Il participe ainsi à l’élaboration des plans d’urbanisme en harmonisant les relations foncier-urbanisme. Il favorise les circuits courts, en particulier via la plateforme Agrilocal25. Il accompagne les agriculteurs dans chaque territoire et aide les exploitations en difficulté grâce au dispositif Solid’Agri. Enfin, dans un territoire fortement boisé, le département du Doubs soutient le regroupement des propriétaires forestiers pour mieux mobiliser la filière bois. 43% des propriétaires forestiers du Doubs détiennent en effet moins de 4 ha.

Le Mont d’Or conservera-t-il sa boîte en bois

La signature du Projet Agricole et Alimentaire Territorial a été l’occasion de poser la question à Sylvain Marmier, Président du comité d’orientation économique de la Chambre régionale d’agriculture et fin connaisseur des arcanes du Parlement européen. « A ce stade, rien n’est arrêté. La proposition de règlement européen sur l’obligation de recyclage des emballages ne prévoyait pas d’intégrer les emballages en bois. C’est un amendement de parlementaires écologistes qui voudrait stigmatiser les boites en bois et les intégrer au projet de règlement ». Le recyclage des emballages est un impératif selon beaucoup d’eurodéputés socialistes et écologistes, au premier rang desquels on trouve Pascal Canfin (Président Renaissance de la commission environnement et ancien ministre de François Hollande). Il dénonce le lobbying des fabricants d’emballages, activité qui génère 355 milliards d’euros en Europe. Pourtant, l’eurodéputé « en même temps » serait favorable à un amendement du parlement européen exonérant les boites de fromage en bois mais aussi les bourriches d’huîtres et les barquettes de fraises de l’obligation de recyclage.

Les députés européens doivent bien comprendre que la boîte de Mont d’Or n’est pas seulement un emballage. Elle est aussi un élément indispensable de l’affinage de ce fromage saisonnier dont la production atteint 5 500 tonnes produites par 10 fromageries et 400 producteurs de lait dans le Doubs. Sylvain Marmier et Philippe Monnet, espèrent que les députés européens hors-sol ne remplaceront la boîte en bois (non recyclable) par des emballages plastique (recyclables), une aberration !

En Franche-Comté, 95% des exploitations trouvent un repreneur
L’avenir des filières agricoles était représentée par Loïc Farey Président des Jeunes Agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté, au côté de Christine Bouquin ©YQ

Dans les 10 objectifs du Projet Agricole et Alimentaire interdépartemental figurent la valorisation des métiers et le bien-être des exploitants. Dans une région d’élevage, les filières de formation de grande qualité font le plein de jeunes passionnés par le monde agricole, prêts à reprendre des exploitations. C’est aussi la richesse du territoire comtois de maintenir et développer les activités agricoles, un relais de croissance économique et la garantie d’un environnement naturel préservé.

Yves Quemeneur