Haut-Doubs. Le e-sport est-il vraiment un sport ?

À l’initiative de l’office municipal des sports de Pontarlier aura lieu le vendredi 10 novembre prochain à la salle Morand une conférence sur le e-sport. Une notion qui interroge...

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La manipulation d'une manette est-elle une activité physique ?

Nicolas Voisin, Doctorant en Sciences du Sport prépare une thèse sur le e-sport, qui se traduit de façon littérale par sport électronique et désigne la pratique en compétition des jeux vidéo.

« On parle alors d’une manière de pratiquer le jeu vidéo qui peut se vivre sur n’importe quel support (console, ordinateur, portable, etc.) ou titre vidéoludique dès lors qu’il permet de s’affronter. Il se distingue ainsi d’une pratique des jeux vidéo sans affrontement » explique-t-il, précisant que parler d’e-sport ne signifie alors pas nécessairement que le jeu en question soit forcément un jeu de sport.
« Il y en a beaucoup d’autres que ce soit de combat, de stratégie… ». Clairement, il ne suffit pas de jouer à FIFA, un jeu de foot, pour être un e-sportif. Mais justement, l’image d’un individu confortablement assis sur son canapé n’est-elle pas trompeuse. C’est donc ça aussi du sport ?
« Le débat est là justement : doit-on résumer le sport à une pratique où on se dépense physiquement ? Sans même parler de l’importance de compétitions organisées et de présence de règles dans certaines définitions du sport, certains chercheurs considèrent qu’une pratique est physique dès lors que les habiletés corporelles du joueur sont déterminantes pour l’emporter. À l’instar d’une discipline olympique comme le tir à l’arc, c’est le cas pour l’e-sportif qui doit mettre en œuvre une motricité fine, qu’il perfectionne au gré de ses entraînements, pour appuyer sur les bonnes touches de sa manette au bon moment ».
Le débat reste entier. Dans le monde en tout cas, l’e-sport est en plein essor avec des fédérations en place, des sponsors de plus en plus nombreux, des compétitions acharnées, en public, loin de l’image des « gamers » (joueurs) solitaires et sédentaires.
« Dès 2017 le comité international olympique a mené une réflexion pour savoir s’il fallait ou non les intégrer aux JO. Un événement a d’ailleurs eu lieu en marge des JO en 2020 à Tokyo et ce sera aussi sans doute le cas l’an prochain à Paris ». Alors, chers parents qui pensez que votre ado perd son temps et s’abrutit à passer des heures sur sa console, soyez tolérants, vous avez peut-être face à vous un futur champion !