Édito. Vincent Munier fait de la photographie un art

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Photo Yoan Jeudy/Saline Royale d'Arc-et-Senans.

Il est très aisé pour nous journalistes, critiques, éditorialistes, d’écrire. Nous ne risquons pas grand-chose en commentant la réalisation d’un(e) autre, n’ayant bien souvent aucune compétence particulière pour le faire. Pourtant, notre parole paraît toujours plus importante, influente. Nous devenons supérieurs à celui ou celle qui soumet son travail, alors que relever le mauvais est toujours plus simple qu’écrire le beau. En passant les portes de la Saline Royale d’Arc-et-Senans ce mercredi, j’ai découvert l’exposition « À l’affût » consacrée au travail de Vincent Munier, photographe animalier primé aux Césars 2022 pour son documentaire « La Panthère des Neiges ». Par son travail, le vosgien cherche à « redonner une place au vivant dans la vie de l’Homme » (lire l’invité de la semaine). La commissaire de l’exposition Isabelle Sallé et toute son équipe ont sublimé ce désir. Il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir proposer un tel regard sur la vie animale. Les périlleux voyages de Vincent Munier sont comme masqués par un instant, une prise. La photographie est un art à part entière loin d’être donné au commun des mortels. Chaque tableau de cette exposition est une immersion au cœur d’un milieu naturel. On s’amuse à chercher la Panthère des neiges, on contemple le Grand Tétras, on admire le Loup arctique. Une grande partie de la réussite de cette association entre la Saline Royale et Vincent Munier réside dans son message : aucune photo n’invite à se rendre sur les lieux, à la recherche de la rareté. Elle éveille une envie de préserver chaque écosystème de l’Homme. Vincent Munier et la Saline nous font le plaisir de lever le voile sur ce monde insoupçonné.