Édito. À nous les Jeux, à eux la guerre

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Alléluia, les fêtes de fin d’année ont enfin éclipsé le dossier Depardieu de l’actualité, aussi énorme et étouffant que son comportement. 8000 signataires d’une contre-tribune, en réponse aux propos du Président de la République et à un premier texte de « personnalités » en mal de reconnaissance, portant secours à l’ogre du 7e art français… Bref, le petit monde de la culture s’est bien disputé, tous ont appuyé sur pause le temps de manger des huîtres, en espérant qu’elles ne viennent pas de Normandie ou d’Arcachon. Ça leur apprendra à engloutir des filtres vivants. Une trêve bien méritée après autant d’engagement face à la gravité de l’affaire Depardieu ! Toutes ces stars sont sorties du bois à la vitesse de la lumière pour dénoncer une évidence – avant le travail de la justice – quand bon nombre d’entre-elles conservent un infâme silence face aux atrocités commises à Gaza. Gérard Depardieu aurait-il permis d’effacer leur lâcheté ? Seules 93 personnalités ont signé une tribune appelant à un cessez-le-feu en Palestine. Ne les oublions pas. À l’heure où les mortiers d’artifices s’envolent dans le ciel parisien, les missiles israéliens continuent de s’abattre sur la bande de Gaza en ce jour de l’an. Pas d’huîtres, ni de trêve chez eux mais une nouvelle année 2024 dont les deux derniers chiffres correspondant au nombre de morts gazaouis ce 1er janvier. À nous les Jeux et les courageux artistes français auront à cœur de faire du bruit en tribunes. À eux la guerre et le silence assourdissant du monde.

M.S