Édito. Faire la pluie et le beau temps

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Les inondations aux Émirats Arabes Unis, Bahreïn et Oman ont provoqué le chaos en quelques heures et pointé du doigt l’ensemencement des nuages. Une technique initiée dans les années 50 à 70 et qui s’est intensifiée ces dernières années sur l’ensemble du globe. L’homme pourrait donc contrôler la météo. Ensemencer les nuages afin de provoquer les précipitations grâce à la diffusion de particules de sel ou d’iodure d’argent par avion de chasse ou missile reste une pratique encore… instable.  S’il semble impossible ou presque qu’un ensemencement raté ait pu à lui seul provoquer les chutes d’eau à Dubaï (il est tombé l’équivalent de deux ans de pluie en 24h, ndlr), en 2009 par exemple, la Chine, s’est retrouvée avec de la neige après avoir voulu arroser certaines régions. À l’inverse le pays assure avoir écarté les averses lors du sommet du G20 à Hangzhou en 2016. D’autres pays aux régions arides utilisent cette pratique face aux sécheresses, comme les Émirats Arabes Unis ou chez nous, en France. Les viticulteurs ont, par le passé, bénéficié de cette aide face aux fortes chaleurs mais aussi pour limiter la formation de grêlons.

Au-delà du but davantage économique de l’ensemencement des nuages, aucune étude ou analyse fournie n’existe sur le recul et ses conséquences à un rythme plus élevé. Si son efficacité fait encore débat, cumuler l’iodure d’argent en quantité sur des écosystèmes est dévastateur. Qu’à cela ne tienne, les programmes de modification du temps sont désormais officiels et prisés. En l’absence de réglementation et alors que les climatologues du monde entier alertent sur le changement urgent de politique à mener afin de limiter dérèglement climatique, contrôler la météo est déjà un enjeu géopolitique stratégique dans le monde. Faire la pluie et le beau temps n’a jamais semblé aussi flippant.

M.S