C’est une peine similaire à celle prononcée en première instance. À celle-ci s’ajoutent 15 ans d’interdiction de port d’armes et une interdiction totale de séjourner en France. En complément, les dommages et intérêts s’élèvent à 220 000 € pour la famille Kurosaki. 60 000€ par parent, 50 000€ par sœur et 5000 € pour Arthur Del Piccolo, le petit-ami de Narumi au moment de sa disparition.
« Même condamnation, même analyse »
« Le même verdict avec une nouvelle cour, 12 jurés, trois de plus qu’en première instance et la même condamnation à l’arrivée. C’est la preuve que lorsqu’on est plongé dans le dossier, on a tous la même analyse. », commente Randall Schwerdorffer, l’avocat d’Arthur Del Piccolo. « Le double mobile était très clair. Soit elle revient avec lui au Chili comme il a toujours voulu, soit elle ne vient pas, personne ne l’aura et elle meurt. » Une théorie qui appartient aux parties civiles et qui ne sera probablement jamais confirmée par Nicolas Zepeda. Seul dans son box, la tête plongée vers le sol en apprenant sa condamnation, le chilien a reçu la condamnation presque normalement. Arrivés en retard, ses parents apprennent la nouvelle par une traductrice, sans montrer quelconque réaction. Avec la défense, ils préparent déjà un pourvoi en cassation et pourquoi pas plus tard, la saisi de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. « La rapidité avec laquelle la décision du pourvoi en cassation est annoncée par la famille et la défense, montre l’impossibilité pour elles d’accepter le délibéré. J’espère simplement aujourd’hui que la famille Kurosaki pourra retrouver une sérénité au travers de cette décision judiciaire. », analyse l’avocat général Étienne Manteaux.
Pourvoi en Cassation annoncé immédiatement
Les premiers mots d’Humberto Zepeda, le père du condamné, sont très durs envers la justice française. « C’est un scandale, une des plus grandes erreurs judiciaires ». Sylvain Cormier, l’un des deux avocats de la défense « Il a été renvoyé parce qu’on estimait qu’il avait des projets différents. Reconquérir Narumi premièrement ou la tuer si elle ne veut pas ce qui me paraît complètement contradictoire avec la notion même de préméditation. […] C’est ensuite l’étude du procès-verbal des débats, des incidents qui vont être examinés par la Cour de cassation. Il faut répondre aux questions Où ? Quand ? et Comment ? Les membres de l’accusation ont reconnu qu’ils ne savaient pas tellement. On ne peut pas condamner dans le doute et s’il faut aller jusque-là, nous aurons le recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. »
« Il repart avec une partie de l’âme de Narumi »
L’affaire semble loin d’être terminée pour la Défense, quand du côté de la famille Kurosaki, la satisfaction masque un goût amer face à l’absence de vérité. « C’est difficile d’admettre qu’il repart en scellant sa vérité et son secret. La famille est convaincue qu’il repart avec une partie de l’âme de Narumi. Pour la cassation, on attend de voir, mais elles ont besoin de l’apaisement d’une décision qu’elles espèrent définitive. », explique Maître Galley. Au terme d’une affaire de sept ans, d’un procès en appel de trois semaines, cette vérité judiciaire prononcée porte toujours son lot de questions auxquelles seul Nicolas Zepeda pourra, un jour peut-être, répondre.
M.S