La statue en bronze de Victor Hugo sculptée par Ousmane Sow est en cours de restauration par Carlos Ferreira, le patineur de la fonderie Coubertin ©YQ

La réhabilitation de la statue de Victor Hugo en bronze par l’artiste sénégalais Ousmane Sow a fait couler énormément d’encre la semaine passée mais aussi de la peinture. Alors que les plus grands intellectuels de notre ville n’en finissaient plus de débattre sur la couleur de l’alliage utilisé pour le visage de la statue Place des Droits de l’Homme, dans la nuit du 22 au 23 novembre, de courageux vandales épris d’une soif de justice ont couvert de peinture blanche le visage de l’œuvre, dont la rénovation n’est pas encore terminée.

Un « white facing » mais surtout du racisme

Une dégradation empreinte d’un profond racisme que la Ville de Besançon ne veut pas laisser passer. Une plainte est déposée et une conférence de presse s’est improvisée devant la statue où Anne Vignot a tenté d’apaiser les débats. Alors que la maire de Besançon plonge dans une description du wokisme maladroite, au parc des Glacis les passants découvrent une seconde statue d’Ousmane Sow dégradée. « L’homme et l’enfant », installée au monument aux morts, symbolise « l’action de celles et ceux qui, au péril de leur vie, ont protégés ou sauvés des personnes. Elle est un symbole d’espoir et de courage. », explique la Ville dans son communiqué intitulé « Uni-e-s face au racisme ».

Les mains et le visage recouverts de peinture blanche, une fois de plus. Sur les réseaux sociaux, on en apprend un peu plus sur l’identité des auteurs : un journaliste de Radiobip dévoile que la première dégradation a été revendiquée sur une conversation Telegram d’un groupuscule d’ultra-droite nationaliste. Étonnant.

« Nous appelons à l’unité face à ce vandalisme raciste. Nous appelons à la cohésion de toutes les bisontines et tous les bisontins pour faire face à des débordements qui se multiplient dans notre commune et ailleurs en France. », écrit la Ville. L’an dernier à la même période, Éric Ciotti avait inventé une histoire sur le marché de Noël de Besançon pour déverser sa haine anti-écologiste. Cette fois, les attaques d’abord politiques ont alimenté un racisme qui ne se cache plus.

M.S