Ginko « passager clandestin » du Conseil communautaire de Grand Besançon

Une fois n’est pas coutume. Le conseil communautaire de Grand Besançon du 7 mars…ronronnait. Le dossier, en théorie sensible, des orientations budgétaires n’a pris sa place que tard dans la soirée. Il fallait trouver un autre moyen de se quereller.

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Vote du budget primitif le 11 avril au conseil communautaire de GBM ©YQ
La voirie comme plat de résistance

C’est Laurent Croizier, député Modem et conseiller municipal d’opposition à Besançon, qui a sonné la charge en milieu de soirée. Le dossier sur les requalifications des voiries à Besançon était l’occasion rêvée. Face à Yves Guyen, vice-président en charge des infrastructures à Grand Besançon Métropole, Laurent Croizier s’est étonné que les chantiers de requalification n’aient pas été débattus entre élus de Besançon. Une enveloppe de près de 5 millions d’euros consacrée à des opérations dont l’élu d’opposition dit n’avoir pas ou peu d’informations. « Je ne vois pas comment je pourrais voter des dépenses de 5M€ pour des travaux dont on ne connaît, ni le coût par opération, ni l’intérêt et dont les habitants ont été exclus » ! Des propos repris par Claude Varet, élue d’opposition à la Ville de Besançon et riveraine de l’îlot de la République.

Les échanges étaient à fleurets mouchetés mais ont exacerbé certains élus de la périphérie, à l’image de Jacques Adriansen, le Maire de Roset-Fluans. « Nous en avons assez des querelles bisontines traitées chaque mois dans cette enceinte. Si vous ne vous entendez pas sur ces 5 millions, vous pouvez les attribuer à nos communes rurales qui ont bien besoin de rénovation de voieries », des propos applaudis par une bonne partie des maires de la périphérie. La proposition de Yves Guyen a été votée à une large majorité, malgré 10 votes contre et 4 abstentions !

Qui dit voierie, dit transports en commun

Devant la CCI de Besançon, quatre associations présentaient une proposition citoyenne pour l’instauration de navettes électriques dans la Boucle. L’association « Trottoirs libres », soutenue par la « Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports », l’association « Vélo Besançon » et « Alternatiba », souhaite que leur proposition de navettes électriques soit intégrée dans la renégociation en cours de la DSP (délégation de service public). « Si cette proposition n’est pas envisagée, les études techniques et l’éventuelle mise en œuvre d’un tel service ne seront plus possibles avant 7 ans ».

Pour les associations signataires « la solution des navettes électriques gratuites en hyper-centre ville…se développe avec succès dans de nombreuses villes petites, moyennes et grandes ».

A Besançon, « la Zone de Rencontre de la Boucle dessert des centres d’intérêt touristiques, des services publics, des centaines de magasins, d’établissements culturels ou de loisirs » argumente l’association « Trottoirs libres ». Les porteurs du projet ne manquent pas d’arguments techniques et financiers, considérant que cette nouvelle offre permettrait de « désencombrer les rues, limiter les risques et les nuisances tout en garantissant un bon service aux personnes ».

Si le sujet n’était pas à l’ordre du jour du conseil communautaire, il s’y est invité par les élus d’opposition de Besançon, favorables depuis plus de 10 ans à cette solution. Marie Zehaf, vice-présidente en charge des transports et des mobilités, a clôturé de façon péremptoire un éventuel débat « Nous avons testé des navettes électriques…ça ne marche pas ! ». L’élue en charge des mobilités a oublié que ces tests ne correspondaient en rien à la proposition des associations. Une disposition faisant la part belle aux mobilités douces, apaisante pour la ville en la rendant plus sûre, plus propre, plus agréable, plus attractive et qui ne trouve pas d’écho auprès d’un exécutif pourtant sensible à l’environnement.

Yves Quemeneur