Mobilisés sans compter leurs efforts durant la crise sanitaire, le personnel de santé est régulièrement au premier plan de l’actualité française face aux besoins et manques. C’est aussi en se basant sur les chiffres de l’INSEE et du service de statistique du canton de Neuchâtel en 2020 que l’Arc Jurassien, vient de publier une étude précise de cette filière. Le territoire étudié prend en compte la Franche-Comté, excepté la Haute-Saône et les cantons suisses de Neuchâtel, Vaud, Berne et du Jura.

9100 soignants dans le Doubs en 2020

La moyenne globale de 19 soignants pour 1 000 habitants profite davantage à nos voisins. « 73 % de ces personnels résident côté suisse dont la grande majorité dans les cantons de Berne et de Vaud*. Côté français, la répartition des soignants résidant dans chaque département est proportionnelle à la population de ces territoires. », analyse l’OSTAJ. Une densité de soignants qui a augmenté de 3% en dix ans soit 15 000 postes de soignants supplémentaires. Une évolution supérieure à la croissance de la population. (+0,4%). Ils étaient 9100 en poste dans le Doubs en 2020.

Une majorité d’infirmières

Signe que le monde de la santé se différencie largement des autres métiers, les femmes ne représentent que 48% des actifs de l’Arc Jurassien. Et pourtant : « côté français, le personnel soignant est majoritairement constitué d’aides-soignants et d’infirmiers en soins généraux, représentant respectivement 44 % et 40 % des effectifs, en moyenne. », poursuit l’OSTAJ. Dans le Doubs, ces chiffres sont 41 et 43% et le département compte en moyenne 16,3 soignants pour 1000 habitants, une moyenne supérieure à celle de l’hexagone (13,3). L’Arc Jurassien est similaire aux autres territoires sur un point : « le personnel soignant résidant est très largement féminin, atteignant quasiment neuf soignants sur dix. » La Suisse compte légèrement plus d’hommes (13%), qu’en France (10%) où certaines professions comme le métier de sage-femme, ne compte que 3% d’hommes. Des chiffres qui tendent à baisser : sur les dix dernières années, la féminisation du personnel soignant a reculé de 2,3% en Suisse contre 1,4% en France. Concernant le personnel frontalier, la majorité féminine reste très flagrante : 63% de soignantes traversent la frontière chaque jour pour se rendre en Suisse.

Seule profession qui déroge à ce constat : l’Arc Jurassien compte 14 000 médecins généralistes et spécialistes dont 3600 côté France, (1200, c’est-à-dire 73% de ces médecins sont dans le Doubs). Ils sont autant d’hommes que femmes et la féminisation de la pratique augmente dans l’Arc Suisse (+8%) tandis qu’elle baisse chez nous (-6% en 10 ans).

Près d’un soignant sur six de l’Arc jurassien français va travailler en Suisse

Dernière statistique marquante : près d’un soignant sur six de l’Arc Jurassien français, travaille en Suisse. Ils étaient 2500 en 2020, soit 16 % de l’ensemble des soignants. Un chiffre qui grimpe à 21,4 % dans le Doubs. (12,3 % dans le Territoire de Belfort et de 6,1 % dans le Jura). Ces frontaliers se rendent majoritairement dans les cantons de Vaud (40%), Neuchâtel (35%) et du Jura suisse (19%). Autre information

Le nombre de soignants passant la frontière franco-suisse a presque doublé sur la dernière décennie (+90 % en 10 ans), dépassant nettement la croissance des autres actifs frontaliers (+53 %). Les infirmiers frontaliers connaissent une augmentation légèrement plus rapide que les aides-soignants (92 % contre 86 %).

M.S