D’après cette enquête, en moyenne, 9% des adultes des trente pays inclus dans l’étude s’identifient comme LGBT+. En France, 10% se disent LGBT+. Sans grande surprise, beaucoup d’anciens ont du mal à dire leur orientation sexuelle minoritaire. Ainsi, 4% de la génération des baby-boomers s’identifient comme LGBT+, contre 18% chez la génération Z.

Se cacher pour survivre

Rappelons que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’a retiré l’homosexualité de la liste des maladies mentales qu’en 1990. Depuis 2013 seulement, avec le mariage pour tous, les personnes de même sexe peuvent se marier en France. Il est donc évident que les plus anciens s’identifiant comme LGBT+, sans refouler qui ils sont, vivent davantage leur sexualité dans la discrétion.

L’identification révélée varie beaucoup d’un pays à l’autre. Ainsi, au Brésil, 15% des personnes interrogées s’identifient comme LGBT+, contre 4% au Pérou. Il y a-t-il pour autant moins de LGBT+ au Pérou qu’au Brésil ? Les choses sont bien plus complexes que cela… Beaucoup se cachent pour survivre. D’autres refusent d’accepter qui ils sont.

« Les jeunes peuvent se dévoiler »

À Besançon, l’association LGBTQIA+ Nouvel Esprit, créée en 2007, permet aux personnes s’identifiant comme LGBT+ de se retrouver. Du 17 au 27 mai 2023, plusieurs actions ont ainsi été menées, dont une marche militante.

« Chez les jeunes, effectivement, oui. Ils sont vachement plus au fait. L’avantage qu’ils ont, c’est qu’on s’est battu avant pour l’acquisition de droits et pour la visibilité aussi. Tant mieux ! Les jeunes aujourd’hui peuvent se dévoiler et se montrer beaucoup plus facilement qu’à une époque », reconnaît Stéphanie Barbot, présidente de Nouvel Esprit, avant de déplorer qu’il y a « encore plein de mentalités qui retournent en arrière ».

Et pour preuve, lors de la marche militante dans les rues de Besançon le 27 mai dernier, des insultes LGBTphobes ont été scandées. Par peur que des groupes extrémistes ne perturbent l’événement, l’association avait même demandé que des rondes régulières de patrouille de police soient effectuées à la Gare-d’Eau, lieu d’arrivée du cortège.

 

L’humeur d’Anthony Soares

N’oublions pas que la plupart des Français se moquent bien de l’orientation sexuelle de leurs voisins. Une minorité bruyante sur une majorité calme sera toujours plus audible.

Gardons bien en tête aussi que l’orientation sexuelle n’est pas un choix. Il n’y a donc rien à « assumer », il convient d’« accepter » cette partie de sa personnalité, sans qu’elle ne la définisse entièrement. Un travail sur soi loin d’être facile… et je sais de quoi je parle…