Une chronique qui fait mouche

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Ça n’est pas l’empereur romain Vespasien (9-79 après J.C.) qui inventa les vespasiennes. Infox ! Il se contenta d’instaurer un impôt sur l’urine d’où l’on tirait la précieuse ammoniaque. Charles Sauria, né le 25 avril 1812 à Poligny, inventa les allumettes. Les appeler des « sauriettes » eût été plaisant mais « allumettes » n’était pas mal non plus.

On nous dit que le tourisme revient dans l’hexagone et que le Bateau-Mouche reprend du service.

Jean-Sébastien Mouche (1834-1899) était un brillant haut-fonctionnaire parisien, né à Angoulême, devenu par le jeu des alliances un proche du Baron Haussmann à qui Paris doit tant. C’est J.-S. Mouche qui créa un corps d’inspecteurs de police spécialisés dans le renseignement et vite surnommés par la pègre fliquée et désemparée « les mouchards ». Mais il est surtout resté célèbre parce que, tandis que le baron désengorgeait Paris en créant de larges avenues, lui avait eu l’idée d’utiliser la Seine, dès mai 1889, comme voie fluviale pour faciliter la circulation intra-muros grâce aux navettes de nombreux bateaux qui bientôt portèrent son nom.

C’est du moins ce que racontait un canular du premier avril 1953 qui donnait son envol à ce Monsieur Mouche.

Qu’elle mouche me pique aujourd’hui de vous mener ainsi en bateau ? L’idée est d’illustrer la Loi de Brandolini qui énonce qu’il faut des dizaines de fois plus d’énergie et de temps pour prouver qu’une information est fausse qu’il n’en faut pour la créer de toutes (fausses) pièces. Et encore, restera souvent un doute…

Si l’on ajoute qu’une fausse information excite la curiosité et se répand six fois plus vite qu’une vraie on comprend que les fakes-news vont bientôt réduire à néant tous nos efforts de communication.

Dommage ! J’aimais bien…

Si je vous mène en bateau ce jour c’est pour illustrer la loi de Brandolini. Les fakes-news mettront fin à notre société de communication.

J’espère que ma chronique fera mouche.