Doubs. Devecey : William Triolet, l’infatigable cycliste champion du monde à 77 ans

Champion d’Europe, puis champion du monde Gran Fondo des plus de 70 ans, le doubiste William Triolet vient de vivre une année 2024 de tous les records. Retour sur le parcours de l’inlassable grimpeur originaire de Devecey.

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Qui, à 77 ans, penserait encore pouvoir devenir champion du monde ? William Triolet et son infatigable coup de pédale l’ont fait ! Le 1er septembre dernier au Danemark, à plus de 1 000 km de son village de Devecey, le doubiste décroche le titre de champion du monde Gran Fondo des plus de 70 ans. S’il collectionne les victoires, là « c’est le Graal complet ! », confie le cycliste.

C’est en Lozère, sa région natale, que William Triolet se lance dans le vélo à 18 ans. Conscient de ses aptitudes, il transforme rapidement cette passion en une véritable vocation. Il consacre sa jeunesse à courir au plus haut niveau amateur pour le CSM Persant BIC. « J’ai couru par passion. À l’époque on ne gagnait pas sa vie en faisant du vélo », dit-il. Le grimpeur met fin à sa carrière de cycliste à 32 ans afin de se concentrer sur sa vie professionnelle. Il migre dans en Franche-Comté lorsqu’il obtient un poste de concessionnaire automobile à Besançon. « J’ai toujours continué à en faire le vélo, c’était plus fort que moi. », déclare-t-il. Après une vie professionnelle remplie, il part en retraite à 64 ans. Il ressent un vide et, comme une évidence, reprend son vélo : « petit à petit j’ai retrouvé un bon coup de pédale », se souvient-il. « J’avais besoin de me fixer des objectifs, c’est mon mode de fonctionnement ». Il reprend la compétition et impressionne rapidement de nouveau. Il met du cœur à l’ouvrage dans son club du TGV (Team Geneuille Vélo) : « je m’entraîne 3 à 5 fois par semaine. », dit-il.

Dix mois d’arrêt en 2022, champion du monde deux ans plus tard

En 2022, alors qu’il rentre d’une séance, il glisse sur des pavés. Un coup d’arrêt brutal : double fracture au bassin et une fêlure au ménisque. Ce malheureux accident l’éloigne de son vélo plus de 10 mois. Néanmoins pour William, pas question d’abandonner : « je ne voulais pas que ça se termine ainsi », affirme-t-il. En début d’année, alors qu’il prévoit de s’inscrire à l’Ardéchoise, déjà remportée à cinq reprises, il fait une découverte. L’un des supports d’épreuve sert au championnat d’Europe Gran Fondo de l’UCI (Union Cycliste International). Au culot il s’inscrit : « je n’ai prévenu personne, même mon épouse. » Il devient champion d’Europe de septuagénaire en juin et reçoit, par courrier, une sélection de l’UCI pour participer au championnat du Monde. Il a peu de temps pour se préparer, mais tente le coup. Le 1er septembre, au Danemark, il remporte le titre mondial au sprint final après 113 km à 37 km/h de moyenne. Rien que ça. « Il a la science de la course, c’est un grand stratège. Il analyse et lors de la dernière demi-heure, il fait son show ! », loue Didier Marinesse, ami et fondateur du club TGV.

Il n’aurait même pas osé en rêver : « je ne peux plus vraiment espérer mieux », dit-il en souriant. Il fait la fierté de son club bisontin « c’est une source d’inspiration pour tout le monde, notamment les plus jeunes avec qui il s’entraîne. », déclare Didier Marinesse. Pour William Triolet, la boucle est bouclée. Il participera encore à quelques courses régionales en 2025, l’occasion de porter fièrement son maillot arc-en-ciel de champion du monde, mais il est repu. Passionné de moto et de voyages, il prévoit de réduire son activité cycliste : « J’ai tout de même conscience de mon âge ! »

H.S