Il faut remonter aux mois qui ont suivi la Grande Guerre pour comprendre ces liens forts qui unissent deux villages que rien ne rapprochait avant cela. Les Eparges est un village martyr de la première guerre mondiale. Pendant quatre ans, le petit village meusien est le théâtre de ce que l’histoire a justement et sans pudeur nommé une boucherie. Revenus d’exil, quelques habitants vont trouver là en 1919 des cadavres, des ruines et des mines, le tout dans une insalubrité rendant impossible une nouvelle vie sur place. Cette situation dramatique va émouvoir dans toute la France, notamment au Barboux. Là, le maire de l’époque, Monsieur Maillot fait voter une délibération du conseil municipal attribuant un don de 10000 francs aux Eparges. Un élan de solidarité, désintéressé et sincère, qui a permis aux familles de se réinstaller. Les deux communes se sont ensuite rapprochées au fil des décennies. Des visites ont eu lieu dans le Doubs et dans la Meuse jusqu’à aboutir à un jumelage officiel en 2018 consolidant sur le papier les liens indéfectibles tissés au sortir de la Grande Guerre.
Un siècle après, c’est un beau retour de l’histoire dans des conditions bien entendu beaucoup moins dramatiques mais symboliquement très fort et apprécié à sa juste valeur.
A noter qu’en avril 2023, des délégations des deux villages se rendront ensemble au Panthéon à Paris pour déposer des fleurs au pied du tombeau de l’écrivain Maurice Genevoix à jamais attaché aux combats des Éparges.
