Derrière la visite de Sébastien Chenu, le RN pense au Doubs

Le vice-président RN de l’Assemblée Nationale reste peu connu du grand public. C’était la première fois qu’il se trouvait dans le Doubs, une terre de conquête pour le parti de Marine le Pen.

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Sébastien Chenu, Député RN du Nord et vice-président de l'Assemblée Nationale, était en visite à Besançon le 5 mai 2023 ©YQ

À l’invitation de Jacques Ricciardetti le délégué départemental du Rassemblement National, Sébastien Chenu a déroulé sa visite entre une conférence de presse à Besançon et une réunion publique à Chevroz sur le terrain d’Eric Alauzet.

« Nous sommes le moins détesté de tous les partis politiques »

Le Rassemblement National revendique 500 adhérents à jour de cotisation dans le Doubs et 39 000 sur le territoire national. « Nous sommes le moins détesté de tous les partis » ironise le vice-président de l’Assemblée Nationale. Sébastien Chenu fait partie de cette génération (il a 50 ans) venu au RN après un long chemin à l’UDF. Le député du Nord a été longtemps un proche d’Axel Poniatowski, fils d’un ministre de l’Intérieur de Valéry Giscard d’Estaing. Encarté à Démocratie Libérale, Sébastien Chenu rejoint l’UMP jusqu’en 2017 où il se rapproche de Marine le Pen.

Sébastien Chenu est l’un des artisans de la dédiabolisation du RN. Pas d’excès de langage, des propos plutôt consensuels et des propositions. Son passage à Besançon lui a permis de clarifier la position du RN en ce qui concerne la réforme des retraites et les problèmes d’immigration. Pour lui, le RN a défendu le retour de la retraite à 60 ans ou tout du moins « une retraite à taux plein après 40 annuités pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans ». Sébastien Chenu assure que le système n’est pas en danger : « nous devons mobiliser 10 milliards d’euros par an pour anticiper les années difficiles ». Les deux autres volets du projet de Marine le Pen portent sur la production nationale, source d’emplois et de cotisations et sur une politique nataliste dynamique.

Remise en cause du Droit du sol

Sur l’immigration, Sébastien Chenu confirme « il n’est pas question de se retirer de l’union européenne ou du conseil de l’Europe. Nous demanderons seulement de déroger temporairement  aux règles européennes en termes d’immigration comme les textes nous y autorisent ». Sébastien Chenu ajoute « nous souhaitons remettre en cause le Droit du sol comme c’est déjà le cas à Mayotte. La nationalité française n’est pas une question de couleur de peau, de prénom ou d’origine, elle est une adhésion à une histoire et des valeurs communes. Les 89 députés du Rassemblement National sont des gens très simples et des militants connaissant bien l’environnement politique. Nous ne venons pas d’une société civile totalement hors-sol ».

Yves Quemeneur