Conseil municipal de Besançon : les fleurs c’est ringard, les arbres c’est tendance !

Le conseil municipal de Besançon du 27 janvier 2022 a été l’occasion d’un échange de mots fleuris entre une majorité qui ne veut plus de fleurs en ville et l’opposition qui voudrait retrouver l’excellence du service des espaces verts de la capitale de la biodiversité.

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La présentation détaillée de plan de fleurissement durable et de la gestion du patrimoine arboré de la capitale comtoise a démontré l’orientation que souhaitent  prendre les élus. Il y a donc maintenant les plantes « durables » et les arbres « de demain ». L’aspect esthétique d’un massif floral ou la plantation de résineux dans la forêt bisontine ne sont plus politiquement corrects.

Un groupe bien connu sur les réseaux sociaux pour vanter quotidiennement Besançon, avait même proposé le retour des Floralies qui attiraient pendant une quinzaine de jours jusqu’à 50 000 visiteurs ; visiteurs en profitant pour découvrir Besançon et ses richesses patrimoniales. Fin de non-recevoir de la Maire de Besançon qui y voyait un monde d’hier fait de « plantes qu’il fallait produire, arroser et jeter ».

Des chiffres parlants

Sur 1,5 ha de fleurissement (hors prairies fleuries), un peu moins de 6% sont réservés au fleurissement saisonnier, la quasi-totalité étant dans le périmètre du parc Micaud (694 m²). Ce sont donc les plantes vivaces qui ont désormais la cote. Alors que la talent des personnels des espaces verts est unanimement reconnu à Besançon, leur temps de travail consacré au fleurissement (et donc l’intérêt d’attirer de nouveaux jardiniers) est passé en six ans de 16 000 à 12 000 heures. La production à l’Orangerie municipale de plantes annuelles et bisannuelles est passée de 250 000 à 44 000.

La recherche d’une plus-value écologique

plusieurs millions de fleurs semées installées durablement

En maintenant un équilibre des surfaces plantées et en donnant la priorité aux plantes nectarifères générant une ressource alimentaire irremplaçable pour les insectes pollinisateurs, la politique de fleurissement de Besançon veut sortir des massifs traditionnels et aller vers les prairies fleuries et les plantes potagères. L’objectif est également de réduire les consommations en eau et en engrais. La volonté est bien affirmée : « passer de 250 000 plantes produites à plusieurs millions de fleurs semées installées durablement ». Une belle ambition qui risque de se faire au détriment de la propreté et de l’entretien des espaces verts, souligne l’opposition bisontine.

Le patrimoine arboré de Besançon est remarquable

Les conseillers municipaux ont également eu droit à l’inventaire détaillé du patrimoine arboré. On recense environ 15 000 arbres (hors milieux naturels et forêts communales). 75 variétés différentes composent 6 000 arbres d’alignement, 6 000 arbres isolés, 1 800 en prolongement d’avenue et 900 arbres dans les cours d’écoles ou les crèches.

Lutter efficacement contre les îlots de chaleur

La campagne de plantations à l’automne-hiver 2021/2022 concerne 1 080 arbres. En 2017, on ne  comptait que 121 plantations. Pour répondre à la transition climatique, la Ville de Besançon abandonne les résineux et s’oriente vers les érables, pommiers, chênes et tilleuls…

Le diagnostic met toutefois l’accent sur un patrimoine arboré fragile et vieillissant. Selon Fabienne Brauchli, adjointe en charge des espaces verts, « l’embrasement climatique, les épisodes de sécheresse et une pluviométrie décalée fragilisent les arbres en ville et en forêt communal ». Le dépérissement de certaines espèces et les maladies commandent à la municipalité de passer d’une gestion curative à des actions de prévention. L’attention est renforcée pour les arbres situés dans les cours d’écoles. Pour agir, aux côtés des entreprises prestataires de la Ville, la régie municipale compte trois grimpeurs élagueurs et 80 jardiniers.

La présentation très fournie a permis aux élus de mieux comprendre les raisons pour lesquelles Besançon a été par deux fois « capitale française de la biodiversité ».

Yves Quemeneur