Besançon. Place du 8 septembre, un hommage marqué mais peu de public pour le 80ème anniversaire de la Libération

Le dimanche 8 septembre, la place éponyme ne grouillait pas de jeunes générations venues célébrer les femmes et les hommes morts en 1944 pour garantir notre liberté. Les forces armées, l'État et la municipalité ont toutefois rendu un hommage solennel aux libérateurs, 80 ans après.

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Un détachement du 19ème RG basé à Besançon, rendait hommage lors du 80ème anniversaire de la libération de la Ville ©YQ
Quatre jours de violents combats

Occupée par les troupes allemandes depuis le 16 juin 1940, Besançon devra sa libération grâce au sacrifice de 80 soldats de la 3ème division d’infanterie US, la mort de 28 FFI et celle de 29 civils, victimes collatérales d’un combat qui fera 250 morts dans les rangs de l’armée allemande.

Le 4 septembre 1944, 17 000 GI’s de la 3ème division et du 6ème corps d’armée commandé par le général Patch, arrivés de Larnod, franchissent le pont d’Avanne.

Le 5 et 6 septembre, les soldats américains prennent le Rosemont et Saint-Ferjeux puis progressent vers le fort de Chaudanne, lieu idéal pour attaquer la Citadelle fortement occupée par les troupes allemandes. Après de nombreux bombardements, les américains, appuyés par les FFI prennent d’assaut la Citadelle depuis la Chapelle-des-Buis. Très rapidement, les soldats allemands (souvent de très jeunes hommes) se rendent. Les américains sont célébrés comme des héros dans Besançon, enfin libérée le 8 septembre 1944.

Anne Vignot la Maire de Besançon a rappelé « l’intensité des combats et l’immense reconnaissance à ceux qui ont permis la libération du joug nazi ». Elle a mis en avant « l’union des peuples de toutes origines, venus de l’autre côté de l’Atlantique et de la Méditerranée » citant les soldats africains de la 1ère Armée du Général de Lattre de Tassigny (arrivés à Besançon le 15 septembre) et les quelques 5 000 auxiliaires féminines de la 1ère Armée. Avec les alliés, ils remonteront ensuite vers l’Alsace, prendront Strasbourg et franchiront le Rhin, jusqu’à Berlin.

Le général de division Jean-Pierre Fagué et le général Costanza commandant la 3ème division d’infanterie des USA ont félicité les porte-drapeaux sur la place du 8 septembre à Besançon ©YQ

« Ils se sont levés, ils ont souffert, ils ont combattu et libéré notre pays et ce 8 septembre 1944 la ville de Besançon » a souligné le Général Jean-Pierre Fagué, nouveau Général de Division, commandant la 1ère division depuis le 1er août dernier. « C’est un temps fort pour la population, un événement de partage, de cohésion et de solidarité ».

Anne Vignot Maire de Besançon et le général de division Jean-Pierre Fagué, sous les yeux de Juan Diego Wade, le Maire de Charlottesville, ville jumelle de Besançon en Virginie ©YQ

Le général Costanza, commandant la 3ème division d’infanterie US, Juan Diego Wade, Maire de Charlottesville en Virginie (ville jumelle de Besançon), la capitaine Monika Stoy, Présidente de l’Association de la 3ème division étaient présents ce 8 septembre 2024 aux côtés de la Maire de Besançon, de la Secrétaire générale de la Préfecture du Doubs, des parlementaires et élus de Besançon et du département.

L’émotion était au rendez-vous
Les porte-drapeaux rendaient hommage à tous les morts de la seconde guerre mondiale lors de la libération de Besançon le 8 septembre 1944 ©YQ

La météo avait offert un soleil radieux mais on comptait bien peu de spectateurs sur la place du 8 septembre pour rendre hommage, au-delà de Besançon, à ces centaines de milliers de soldats venus des Etats-Unis pour rendre la liberté à l’Europe. Depuis 80 ans, nous leur devons un continent en paix (ou presque). La Marseillaise et le Chant des Partisans ont été interprétés A Capela par la cantatrice Isabelle Druet dans un grand silence respectueux. Comme plusieurs commentateurs de l’événement et certains élus, on regrettera que la Batterie Fanfare des Sapeurs-Pompiers de Besançon et l’Orchestre d’Harmonie municipale n’aient pas joué « The Star-Spangled Banner » l’hymne américain pour clôturer la cérémonie.

Yves Quemeneur