Affaire Péchier : vers un procès début 2025 ?

L’anesthésiste-réanimateur Frédéric Péchier est soupçonné d’avoir provoqué 30 arrêts cardiaques dont 12 mortels. La fin de l’instruction doit être prononcée dans l’année et devrait vraisemblablement déboucher sur un procès en 2025. Avant cela, la justice va vérifier une dernière fois un cas remontant à 2008.

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Fin 2023, le procureur Étienne Manteaux dévoilait les derniers éléments de réponses du Docteur Péchier. Photo MS.

Un événement grave indésirable (EIG), puis deux, trois… Ce sera finalement 30 cas d’empoisonnements pour lesquels le médecin bisontin Frédéric Péchier, est mis en examen. La justice estime, après sept années de longues investigations, qu’il aurait volontairement modifié le produit anesthésiant de patients, provoquant le décès pour 12 d’entre eux, entre 2008 et 2017. À cela s’ajoute deux autres cas où Frédéric Péchier est cité comme témoin assisté.

« Un pacte anti-Péchier », selon le mis en cause

À nouveau convoqué pour répondre à des questions du juge d’instruction, Frédéric Péchier estime qu’il s’agit d’une alliance de plusieurs professionnels de santé et ex-collègues contre lui pour « lui faire porter le chapeau plutôt que d’admettre les dysfonctionnements dans leurs façons de travailler. », relevait le procureur de la République Étienne Manteaux en novembre 2023.  Le mis en cause reconnaît bien un empoisonnement, mais pour un seul cas. Jean-Luc Gandon fait un arrêt cardiaque au cours d’une banale opération de la prostate en janvier 2017. Il est à ce jour le seul patient du Docteur Péchier victime d’un tel événement grave indésirable, le dernier de cette longue série noire. Cet accident survient au moment où l’enquête débute et pour la justice aucun doute, il s’agit d’un « EIG-alibi » de la part du médecin pour ne pas être le seul épargné.

Au cours de ce dernier interrogatoire, un nouveau cas est mentionné par l’anesthésiste, remontant à 2008. Un EIG similaire actuellement examiné par les enquêteurs avant l’ordonnance de mis en accusation ou le non-lieu proclamé par le juge d’instruction. La première option lancerait officiellement l’organisation du procès, début 2025 selon quelques suiveurs proches du dossier.