Billet d’humeur – Besançon. Les élus politisent tout, jusqu’aux violences envers eux-mêmes

Ce jeudi 16 mai, la violence en hausse contre les élus a fait l'objet d'un débat déconcertant. L'octroi d'une protection fonctionnelle de la maire a été voté, avec un soutien unanime utilisé par certains comme un moyen de régler leurs différends…

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Sur ce sujet « il n’y a pas de débat », assure d’entrée Ludovic Fagaut rejoignant dans un premier temps le discours d’Abdel Ghezali à propos des insultes, menaces, violences verbales dont est victime Anne Vignot, et de manière générale l’ensemble des élus. Une recrudescence au point d’avoir demandé une protection fonctionnelle de la maire lors de ce conseil municipal du 16 mai 2024. Mais, et parce qu’il y a toujours un « mais » avec Ludovic Fagaut, qui dépasse largement son rôle d’opposition, le chef de file de Besançon Maintenant s’est autorisé à définir quelles attaques envers un élu étaient intolérables et quelles autres étaient provoquées par ces derniers pour ensuite jouer la carte de la victimisation. Une tirade visant spécifiquement Hasni Alem et ses propos provoquant sur les réseaux sociaux comme au micro du conseil, flirtant souvent avec les limites des règles de bienséance. Évidemment, l’élu communiste s’est attaché à répondre, non sans une certaine émotion, citant une série de commentaires racistes à son encontre. « Un petit échantillon de ce qu’on prend quasi-quotidiennement lorsqu’on s’exprime librement et que l’on a physiquement une certaine origine. » Avant de vite retrouver son appétence pour la provocation en relançant une polémique avec le groupe Besançon Maintenant. « Vous mettez 48 secondes pour réagir quand une place de parking est supprimée et il a fallu attendre 48h pour voir votre communiqué contre l’action du groupe Némésis (groupe d’extrême-droite ayant brandi des pancartes anti-immigration au carnaval de Besançon, ndlr). Donc oui je doute, de votre sincérité ce soir. » La réponse est inévitablement venue, cette fois de Marie Lambert (Besançon Maintenant), outrée, avant celle d’Abdel Ghezali tentant d’apaiser les échanges sur un sujet où tous prétendent pourtant être inconditionnellement unanimes. Que ce fut long, poussif et maladroit. Après un tel échange, le message envoyé aux internautes et suiveurs de l’actualité bisontine prendrait presque un sens inverse… Dans ce contexte, la prise de parole – parfois aseptisée – de Laurent Croizier au nom de son groupe aura été précieuse. Il fallait simplement faire comme lui, soutenir la maire, tous les élus victimes de violences et appeler au calme, point final. On ne pouvait pas penser que ce serait aussi compliqué pour certains.