Doubs. Handball : l’Entente Saône Mamirolle vise toujours plus haut

Les deux équipes fanions de l'Entente Saône Mamirolle jouent la montée, en N2 chez les hommes, N1 chez les femmes. Samedi 22 avril, le gymnase de Saône était complet pour les soutenir. Derrière la réussite de l'association, un gros travail de fond et une ambition sans limite.

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Face au CA Pontarlier, Quintia Locatelli s'est muée en métronome de l'ESM

Le gymnase de Saône affiche complet ce samedi 22 avril. Près de 300 personnes pour vivre les rencontres des deux équipes fanions du club, en tête de leur poule respective. Il est près de 22h, les féminines dansent et chantent sur le terrain après avoir dominé de la tête et des épaules leur match. À quelques mètres, staff, bénévoles et partenaires ne rêvent que d’une chose : vivre des soirées comme celle-ci, chaque semaine.

Six heures plus tôt, l’Entente Saône-Mamirolle prépare sa grande soirée : chez les hommes, il faut passer au-dessus de Vénissieux, 3e, pour conforter son avance et croire un peu plus à la N2M. Chez les femmes, le derby face à Pontarlier s’annonce festif, les deux équipes se connaissent, s’apprécient, même si les enjeux sont diamétralement opposés. Si le handball vit depuis plus de 50 ans sur le secteur, l’association a amorcé une restructuration avec un objectif baptisé « Horizon 2025 ». En présentant ce projet, l’ESM visait la montée en N1F chez les filles et le maintien en N3M chez les hommes : une plus belle histoire encore est en train de s’écrire.

ESM Saône-Mamirolle

« La formation, c’est notre seul moyen »

Où trouver les raisons de cette réussite ? « Aucun(e) joueur(se) n’est payé(e), pas de primes de victoire, le club dispose d’un budget de 200 000 € pour 330 adhérents, deux salariés et un apprenti », commente Emmanuel Clerget, co-président. À titre de comparaison ce samedi soir, le portefeuille de Vénissieux, réserve d’une structure professionnelle, est d’un million d’euros. Quand l’ESM égalise à la dernière seconde, le gymnase s’enflamme et galvanise les femmes qui s’apprêtent à entrer sur le terrain. « 29-29, c’est un très bon résultat, on garde nos distances. De notre côté le calendrier est normalement plus simple, à nous de faire le boulot. On est une petite structure, on ne mise que sur la formation ou presque. Chez les filles il y a un très beau travail qui est déjà réalisé, on essaye maintenant de faire pareil avec les garçons. Une belle génération de U18 arrive. », analyse Thierry Escot, l’entraîneur.

Le symbole de cette formation de qualité se nomme Agathe Clerc. Formée à l’ESM, l’arrière gauche a rejoint l’ESBF la saison dernière et évolue aujourd’hui avec la réserve en N1F tout en portant régulièrement le maillot de l’Équipe de France U18. Née en 2006, elle inspire et revient souvent encourager ses ex-coéquipières, comme ce samedi 22 avril. « On pousse en ce sens pour tous nos licenciés, c’est un gage de qualité pour notre formation. Il faut amener nos talents le plus haut possible », confie Emmanuel Clerget, co-président. Une mentalité qui permet aussi au club de voir revenir des sportifs plus expérimentés.

Avalanche de pépites

Sur le terrain, la jeunesse manque parfois de mordant ce samedi. Les leaders du groupe prennent alors les choses en main. Dans les buts, Lauranne Grandjacquet se mue rapidement en rempart, Quintia Locatelli organise les attaques conclues très souvent par Morgane Paillotte. À la mi-temps, le match est déjà plié ou presque (18-10). En seconde période, du haut de ses 17 ans, Clémentine De Paiva Da Silva distille le jeu. Régulièrement sélectionnée pour des stages avec les U18 du Portugal, elle fait partie des joueuses que le club espère voir plus haut, rapidement. À ses côtés un nom plus familier : Sanae Naceur, actuellement au pôle excellence, pourrait bien emprunter le même chemin que ses sœurs, Ines et Sofia. La première évolue à l’OGC Nice en D1, la seconde en D2 à Palente. L’ESM forme à tous les postes y compris dans les buts : 17 ans, c’est aussi l’âge de la seconde gardienne, Romane Gindro. En novembre 2022, la jeune femme a participé à l’un stages de l’Équipe de France U18.

Pour elles, la montée en N1 ne tient plus qu’à deux rencontres. La première se joue à Vesoul, ce samedi 29 avril. Avant un potentiel bouquet final magique samedi 20 mai, dans un autre derby face Maîche-Morteau. Emmanuel Clerget tempère modestement, mais y croit plus que jamais. « Si on ne monte pas, ce n’est pas un échec, c’est qu’il faut encore. On y arrivera, cette saison ou plus tard parce qu’on mêle la compétition à un esprit très familial. Cette soirée en est le parfait symbole. »

M.S