C’est un premier changement prouvant la singularité de ce championnat de France pontissalien. Pour la première fois, la Fédération a décidé de déplacer le tournoi des maîtres, réunissant les 16 meilleurs joueurs en duplicate. « Nous avions la volonté de filmer la finale et redynamiser le rendez-vous. C’est vrai qu’à Pontarlier on sent le public, la Ville et les médias derrière le rendez-vous, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs », confie le président de la FFT, Patrick Baumgarten. Le tournoi débute à 20h45 dans la Salle des Capucins, samedi 30 mars 2024, et parmi les seize mastodontes, trois francs-comtois tenteront de remporter le titre. Quelques heures avant au même endroit, 488 joueurs qualifiés pour la première phase finale du championnat de France en donnes libres s’affronteront dès 12h30. Ils ne seront plus que 244 le lendemain pour la seconde phase et enfin 104 aux portes de la finale, prévue lundi 1er avril à l’Espace Pourny.
Une délégation algérienne présente
Cette 31e édition consécutive dans la capitale du Haut-Doubs est aussi l’occasion de renouveler la convention entre la Ville et la fédération, au moins jusqu’en 2029. « Il n’y a pas raison de changer quand tout fonctionne bien. Les joueurs apprécient, les commerçants et élus aussi. » Avec des opens nationaux ouvert à tous dès jeudi à l’Espace Pourny et dans la salle des Capucins, le rendez-vous devrait rassembler encore une fois plus de 2000 joueurs dont une toute nouvelle délégation étrangère, créée il y a quelques mois en Algérie. « Nous les accompagnons à la création avec l’idée de les laisser continuer de manière autonome dans quelques temps. Nous avons plusieurs expatriés français qui jouent à l’étranger mais là, c’est une première ! », se félicite Patrick Baumgarten.
À Pontarlier, la recherche d’une pérennité
Si les donnes libres ont construit la notoriété de l’événement pontissalien parmi les 12 championnats de France de Tarot à l’année, c’est aussi parce que la pratique est très répandue sur le territoire. Un phénomène qui s’expliquerait par les hivers longs selon Corinne Fauvet, présidente du club pontissalien depuis 2016. « Traditionnellement dans les familles du territoire, on reste longtemps au chaud pendant l’hiver avec un jeu de cartes toujours sous la main. » Chaque année, le club compte sur le championnat de France pour faire vivre son association grâce à la gestion des buvettes. Créée en 1991, l’association forme et fait jouer ses adhérents chaque mardi dans la salle des Capucins, avec l’espoir de retrouver de nouveaux joueurs, en passant par la pratique au sein d’établissements scolaires. « Il y a quinze ans, ça fonctionnait très bien. La crise sanitaire a fait mal, nous n’avons pas retrouvé tous nos adhérents. C’était le moment pour relancer cette pratique à l’école même si ce n’est pas évident à mettre en place. Grâce au partenariat avec les Augustins, on a l’impression qu’une nouvelle dynamique démarre. », poursuit Corinne Fauvet tout en concédant que les joueurs reviennent souvent après avoir passé une grande partie de leur vie professionnelle. « Les jeunes partent faire leurs études et des années plus tard, souvent après avoir vu leur(s) enfant(s) partir à leur tour, ils reprennent la pratique du tarot, toujours bien présente. » Derrière l’événement majeur du 28 mars au 1er avril 2024, c’est aussi la préservation d’une discipline chère au territoire.
M.S