Gérard Deque, maire de Métabief

C’est l’un des grands changements de l’année : depuis le 1er janvier 2023, la location des logements avec une forte consommation énergétique, plus connus sous le nom de « passoires thermiques », est interdite.

Le seuil maximal de consommation d’énergie finale d’un logement est fixé à 450 kWh/m2 depuis le 1er janvier 2023 pour la France métropolitaine. Le gouvernement a recensé près de 90 000 logements concernés par cette mesure depuis 2021, dont 70 000 privés.

La station touristique de Métabief n’échappe pas à la règle. Début décembre, en pleine ouverture de la saison hivernale et alors que le taux de réservations des logements touristiques étaient plutôt bon pour les vacances de Noël, plusieurs élus se sont réunis pour définir un nouveau plan d’attaque concernant la rénovation des passoires thermiques identifiées.

Un chargé de mission pendant 3 ans

Gérard Deque, le maire de la commune, a accueilli les membres d’Atout France (Agence de développement touristique de la France, opérateur de l’État), du Département et du commissariat de Massif. La station fait partie des bénéficiaires du projet AMI, lancé en juin 2022, visant à faciliter les projets d’investissement et les démarches de développement durable.

« Nous avons décidé ensemble de recruter un chargé de mission spécialisé dans la rénovation énergétique. Son rôle sera d’identifier et d’accompagner les particuliers dans leurs démarches et les aider à remettre aux normes leur logement. », expliqué l’élu. Premier secteur concerné par ce changement : le Mont d’Or 70. « Une centaine de logements sont concernés », poursuit Gérard Deque. Ce chargé de mission devrait rester en poste pour au minimum trois ans et débutera sa mission au mois de mars.

De 2400 à 700 résidences secondaires en 20 ans

Après le 70, le Mont d’Or 73, les Genévriers ou encore Beausoleil, sont déjà ciblés pour enclencher des rénovations rapidement.

« Cette démarche permettra aussi de remettre sur le marché des logements touristiques pour répondre à une demande. Nous manquons d’infrastructures, beaucoup d’appartements sont loués à l’année désormais, pour des travailleurs frontaliers par exemple. Nous avions près de 2400 résidences secondaires dans les années 2000 aujourd’hui ce chiffre a bien diminué, on doit être autour des 700. », résume Gérard Deque.

Plus de logements pour toute l’année

La commune devrait aussi rapidement réfléchir sur l’accueil de nouveaux lits. « Des gens frappent à notre porte avec des projets structurants, on ne sait pas encore ce que l’on fera c’est une longue réflexion. Ce qui est sûr, c’est que l’on veut du tourisme. »

Une manière aussi d’apporter des logements tout au long de l’année pour rééquilibrer le poids entre la saison hivernale et estivale. « On est passé de 300 000 à 700 000 € de chiffre d’affaires l’été en quelques années. Ça a beaucoup progressé mais ça reste très loin des 4 millions d’euros de l’hiver », admet Gérard Deque.

M.S