Le départ au premier semestre 2022 de trois généralistes n’a fait que tendre la situation dans le Val de Morteau où, chez les 17 ans et plus, 21,9% de la population n’a pas de médecin traitant contre 11,9% dans le département et 11% dans la région. Ici, un médecin généraliste a une patientèle de 2671 individus en moyenne alors que ce chiffre n’est que de 1700 ailleurs dans le Doubs ou en Franche-Comté.
Il a donc fallu innover pour rendre le territoire attractif aux yeux des professionnels de santé. La maison des soignants permet depuis quelques mois aux étudiants en médecine qui viennent en stage sur le secteur d’avoir un logement. C’est aussi une solution d’hébergement temporaire pour des médecins remplaçants ou encore le personnel hospitalier lors d’une prise de poste. Ces logements meublés et équipés auxquels s’ajoutent des espaces de vie en commun sont loués à la nuit, à la semaine, au mois… à deux pas du centre hospitalier et de la maison médicale. L’ouverture du cabinet médical éphémère est un autre moyen pour apporter une réponse temporaire avec sur place, des médecins retraités et remplaçants qui se relaient pour recevoir sur rendez-vous uniquement.
Séduite par ces initiatives, la ministre a salué le travail effectué pour rendre le territoire faciliter la venue des soignants et donc répondre aux besoins de la population. « Mes déplacements font partie de la méthode voulue par le Gouvernement et le Président de la République. Se rendre compte des bonnes idées qui existent, les insérer dans une boite à outils au niveau national pour d’autres territoires qui pourraient les dupliquer en tenant compte de leur spécificité ». La réussite de la lutte contre la crise que connait le pays en matière de santé passe selon elle par ce travail commun entre les collectivités et l’Etat via l’Agence Régionale de Sant (ARS), un dialogue permanent qui permet d’apporter comme ici des réponses adaptées.