Michel Barnier à Matignon

547
©YQ
« Mes montagnes sont plus hautes mais la température de Mouthe est plus basse »

C’est avec cette boutade que Michel Barnier faisait le parallèle entre ses montagnes de Savoie et le Doubs lors de sa visite à Montbéliard en octobre 2021.

Hebdo 25 était présent à une conférence de presse qui préfigurait le programme du nouveau premier ministre !

Celui qui n’était alors qu’un candidat à la présidence du parti des Républicains, face à Eric Ciotti, Valérie Pecresse et…un certain Xavier Bertrand, avait déjà les têtes de chapitre de sa déclaration de politique générale de Premier Ministre nommé ce 5 septembre 2024 par Emmanuel Macron

Sur le fonctionnement de l’Union Européenne

Il fut le commissaire européen en charge de la sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne. « (Grâce à cette expérience) je sais ce qu’il faut changer dans le fonctionnement européen ». Il prônait un renouveau temporaire de la souveraineté de la France sur les politiques migratoires. Dans « la Grande Illusion » qui retrace cette période, Michel Barnier craignait de nouveaux Brexit si rien n’était fait !

Sur la politique économique

« Je souhaite faire de la France la première puissance économique et agricole en Europe en 2035, accélérer nos atouts et corriger nos faiblesses » Il poursuivait « Pendant longtemps, l’industrie était un gros mot à Bruxelles (et à Paris)…il ne faut pas laisser tomber l’industrie » Ces propos étaient particulièrement pertinents dans le Doubs, département le plus industriel de France.

Sur la politique sociale et budgétaire

Michel Barnier s’est engagé à 15 ans derrière le Général de Gaulle. Il a toujours été fidèle à « une droite républicaine, sociale et décomplexée ». Pour autant, il ne souhaite pas remettre en cause la réforme des retraites. Celui qui connaît tous les arcanes de l’Administration française et ses défauts, sait aussi que « ce n’est pas par plus d’impôts et de dépenses publiques que nous redresserons un pays qui ne va pas bien », de quoi rassurer les milieux économiques.

A part d’être adoubé par un Président de la République qui ne représente plus que lui-même, Michel Barnier coche toutes les cases pour rassembler largement. On dit même que le Rassemblement National pourrait le laisser gouverner !

Il fut avec Jean-Claude Killy, l’initiateur et l’organisateur des XVIe Jeux Olympiques d’Hiver d’Albertville en 1992. Lui confier les rênes de la France en cette année olympique ne manque pas d’intérêt.

Yves Quemeneur