Pontarlier : imbroglio autour du calendrier associatif

Les championnats de France de paracyclisme se dérouleront au même endroit et à la même date que le traditionnel festival du Pont des Arts. Le club Handisport de Pontarlier et la Sarbacane Théâtre assurent ne pas avoir été mis au courant et s’adaptent dans l’urgence à cette disposition. De son côté, la Ville explique avoir été claire dès le départ et y voit une complémentarité.

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Photo KP.

C’est un problème de logistique qui a du mal à passer auprès des associations. Avec plus d’anticipation, elles auraient pu se coordonner pour créer une grande fête sportive et culturelle au cœur du centre-ville de Pontarlier. Résultat, La Sarbacane Théâtre et le club Handisport Haut-Doubs Pontarlier-Morteau-Maîche retravaillent leur copie, en catastrophe. En juin dernier, le paracycliste pontissalien Anthony Kilchoer décroche deux titres de champions de France et le club annonce fièrement dans la foulée l’organisation des championnats 2024 à la maison, du 7 au 9 juin. À la ville aussi, on se réjouit : des épreuves paralympiques un mois avant les Jeux de Paris, c’est une aubaine. Dans le même temps, le théâtre de la Sarbacane clôture sa 11e édition du Pont des Arts, place d’Arçon. « On prévoit toujours la même date depuis le lancement. Donc au moment de l’édition 2023, la Ville sait déjà et donne son accord pour que l’on reparte en 2024. », se souvient Antoine Nicod-Lançin, co-directeur.

Les élections Européennes comme déclic

À l’automne, les services municipaux planchent sur l’organisation des élections européennes prévues elles-aussi aux mêmes dates. Les locaux de la Sarbacane doivent servir de bureau de vote et les organisateurs cherchent une solution de repli. « C’est à ce moment que les services ont détecté le problème entre Pont des Arts et les Championnats de France de paracyclisme, en tout cas nous l’avons appris comme ça. », poursuit Alexandre Ninic, co-directeur de la Sarbacane.

Embouteillage place d’Arçon

Le premier événement réunit entre 2000 et 3000 personnes chaque année place d’Arçon depuis la fin de la crise sanitaire. Le même lieu où Léon Sur, président du Club Handisport Pontarlier Morteau Maîche et Philippe Zonca espéraient tout un tas d’animations et d’actions liées au handicap. « Nos départs et arrivées se font place Cretin à quelques pas mais la course passe exprès dans la rue de la République, où l’on attend du monde pour encourager les coureurs. La Place d’Arçon était parfaite pour sensibiliser le public au monde du handicap et présenter notre club. Résultat, on n’aura rien. Je n’en veux pas du tout au Pont des Arts, c’est leur festival annuel. D’un côté comme de l’autre, on a des bénévoles qui se démènent toute l’année pour organiser du mieux possible des événements populaires et cette annonce soudaine vient tout freiner », soupire le paracycliste qui travaille sur le projet depuis octobre 2022 et espère lui aussi 3000 spectateurs.

« La Ville a été claire »

Que faire si au même moment que les cris d’encouragements, une pièce de théâtre nécessite l’attention du public ? « C’est clair cela peut poser problème avec un départ toutes les heures. À eux (La Sarbacane, ndlr) de travailler sur le lieu le plus approprié pour ce qu’ils vont présenter. », explique Philippe Besson, adjoints aux Sports.  » Je suis un peu étonné, du côté de l’organisation des championnats de France de paracyclisme nous avons expliqué cela dès le départ. Au mois de septembre il y a eu une réunion avec toutes les associations pour parler du calendrier chargé. On a bien rappelé ces temps forts. Il y a une complémentarité à trouver mais il n’y a aucun problème là-dessus, ils défendent peut-être chacun leur événement mais on ne peut créer qu’une émulation en coeur de ville selon moi. » Une prochaine réunion avec les services techniques et élus devrait éclaircir la situation sur les possibilités de chacun.

« Au final, c’est un joli challenge », relativise Alexandre Ninic. « Le service Culture à la Ville, c’est deux ou trois personnes pour 250 associations (135 associations culturelles, ndlr). C’est difficile pour eux aussi quand il n’y a pas beaucoup de monde. Alors qu’en face, on constate une grosse attente autour d’un calendrier commun entre la culture et le sport pour que justement les acteurs se mettent plus facilement en relation et que la Ville prenne part au dialogue ». La Sarbacane devrait présenter son programme adapté en mars. Côté paracyclisme, le Club Handisport Haut-Doubs assure qu’il doit abandonner des idées d’animations.

M.S