Une réalisation des projets énergétiques freinée en 2023

Lors de la présentation du compte administratif, permettant de constater l’exécution du budget sur l’année écoulée, l’opposition est revenue sur la différence entre les investissements annoncés et leur réalisation encore trop lente. La majorité assure respecter ses engagements mais aussi son portefeuille, en attendant le SDIE.

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Photo LN

Le budget primitif 2024 a permis de préciser les orientations budgétaires annoncées en mars. Auparavant, la présentation du compte administratif 2023 a surtout donné à l’opposition l’occasion de pointer du doigt la différence entre les investissements annoncés et ceux réalisés en matière d’énergie. Un point sensible pour un compte administratif pontissalien 2023 certes résistant, notamment grâce à l’amortisseur d’électricité financé par l’État, sans pour autant mettre à l’abri la ville d’une nouvelle explosion des coûts.

De quoi faire dire à Gérard Voinnet qu’en 2023, la catastrophe « n’a pas été évitée par notre politique municipale, mais bien par l’intervention de l’État. » Les variations de la hausse de l’énergie, l’augmentation du coût du remboursement de la dette et l’inflation entraînant des charges supplémentaires amènent à penser qu’une évolution des coûts vers la hausse est à prévoir. « Alors qu’avons-nous fait en 2023 face à ses effets délétères ? », demande presque ironiquement le conseiller d’opposition, en relevant quelques chiffres : avec plus de 600 000 € annoncés pour le programme d’éclairage public le taux de réalisation est de 18%, auquel s’ajoute 44 000 € pour le plan Lumière (le conseiller ne cite pas par exemple les 40 608 € d’équipements pour cet éclairage, ndlr). À cela s’ajoute les travaux à l’école maternelle Peguy pour 113 000 €, le raccordement au réseau de chaleur urbain « sous forme de rattrapage de ce qui n’a pas été fait en 2022. Au total les budgets prévus pour tout ce qui touche à l’économie d’énergie représente 1,012 M d’€, ce qui pour nous est déjà largement insuffisant mais seulement 60% de cette somme a été réalisé. Ces retards liés à la mise à niveau du patrimoine immobilier très lente, ont un coût qui risque d’alourdir fortement la dette. »

 Le SDIE prévoit un gros investissement

Pas de quoi démobiliser le maire Patrick Genre qui a détaillé quelques précisions importantes : « le bouclier a rapporté quelques centaines de milliers d’€ mais n’a pas compensé la totalité des dépenses inscrites en 2022 pour 2023. », rappelle l’élu, qui se félicite du compte de clôture de 6,2 millions d’€ (résultat net : 3,77M d’€). « On sait que les taux d’intérêts peuvent exploser du jour au lendemain. Si on avait ouvert les vannes comme certains voulaient il y a quelques années nous aurions de grandes difficultés aujourd’hui pour rembourser. Grâce à nos choix, notre taux de remboursement est de deux ans et nous allons passer à quatre ans dans le budget principal 2024 malgré nos efforts. Ces variations des coûts sont gérables car nous sommes dynamiques. »

Au niveau des investissements, le taux de réalisation global (51%), masque quelques travaux effectués mais non liquidés comptablement. Le futur schéma directeur immobilier et énergétique (SDIE) prévoit de son côté un investissement « compris entre 30 et 55 millions d’€ pour les quinze années à venir. » confie Patrick Genre. Le document devrait officiellement être présenté très rapidement. L’analyse de Gérard Voinnet a également fait réagir le 1er adjoint Jean-Marc Grosjean qui estime que le taux de réalisation des projets est souvent lié à des contraintes externes : « il y a beaucoup de freins à la volonté politique. On aimerait à l’avenir aller plus vite et dans quelques années ce sera possible. Ce n’est pas notre volonté de présenter des gros chiffres pour ne pas réaliser les travaux. Le SDIE va préciser tout cela. » Le compte administratif 2023 a été voté à la majorité.