Édito. BFM TV et la désinformation

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Ce mercredi 15 février, le journal Le Monde et le consortium Forbidden Stories publient un premier volet de leur enquête « Story Killers, une enquête sur les mercenaires de la désinformation ». À l’intérieur, plusieurs preuves montrent l’impact d’une agence de désinformation israélienne sur la chaîne BFM TV.

Pendant au moins un an, Rachid M’Barki, présentateur du « journal de la nuit » a sciemment diffusé des séquences non validées par la rédaction en chef. Des sujets réalisés par « Team Jorge », une société israélienne spécialisée dans tout un tas de services illégaux et notamment le placement d’articles dans des médias influents.

Sur BFM TV ces « reportages » glorifient par exemple le général soudanais Mohammed Hamdan Daglo, chef militaire sur qui pèsent de lourdes accusations. Ils vantent aussi les mérites du « Sahara marocain », une appellation connotée voulue par le Maroc alors que le conflit entre Rabat et le Parti indépendantiste Polisario est remonté d’un cran dans le Sahara occidental.

Manipuler l’opinion publique pour pencher la balance en sa faveur est un business juteux. Toujours selon les journalistes de Forbidden Stories, les factures s’élèvent à plusieurs centaines de milliers voire des millions d’euros. C’est aussi un business dangereux : le journaliste Rachid M’Barki a expliqué avoir diffusé ses reportages pour faire plaisir à un ami, Jean-Pierre Duthion, sorte de mercenaire de l’information. Si l’intéressé assure ne pas connaître « Team Jorge », le consortium de journalistes expliquent que ces ingérences ont attiré l’œil de la sécurité intérieure française et la direction générale.