Doubs. Agriculture, en visite Arnaud Rousseau maintient la pression

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C’est au lendemain de la tempête Kirk, après des semaines de pluie qu’Arnaud Rousseau se rend dans le Doubs, chez Paul et Charles Verdot, agriculteurs de moins de 30 ans ayant repris l’exploitation familiale en 2018 et 2019 à Champlive. Alors forcément, la pluie et la gestion de l’eau ont très vite fait partie des sujets évoqués par le président de la FNSEA. « J’ai pris 75 millimètres d’eau hier », souffle-t-il aux agriculteurs et acteurs présents. « Nous on est à 240 sur trois semaines », répond Charles Verdot, co-gérant du GAEC éponyme, dirigé avec son cousin. « On a demandé des dérogations au niveau de la directive européenne Nitrates. Il y a des gens de bonne foi qui se retrouvent en infraction. Si en plus on passe de cette météo au gel, c’est impossible. Et ça, on ne le décide pas dans un bureau. », enchaîne Arnaud Rousseau. Voilà un premier tacle aux « décideurs ». Après un été politique figé qui a particulièrement agacé le monde agricole, alors qu’il sortait d’une crise rarement connue dans son histoire, les réponses doivent arriver et vite.

Un Gaec producteur de lait conventionnel sur les terres du Comté

Les sourires et l’ambiance restent toutefois au beau fixe à Champlive où les cousins Paul et Charles Verdot gagnent « correctement leur vie », grâce à leur travail. Une exploitation de 115 hectares (86 ha en herbe), pour 190 montbéliardes dont 85 vaches laitières et une production d’environ 720 000 litres « en conventionnel ». Une production vendue à la société Ermitage de Clerval 515€ la tonne (prix de base 490€/tonnes auquel s’ajoute la prime à la qualité). Sur les terres du Comté, le site se distingue par ce choix. « On est bien mieux calé pour du lait standard que l’AOP. On a fait un audit il y a quelques années pour une transition mais ce n’était pas possible. », glisse Paul Verdot. Signe de la bonne santé économique de l’exploitation, les deux cousins ont construit un nouveau bâtiment en 2020. « Malgré les difficultés, vous avez le sourire ici et ça je peux vous assurer que ce n’est pas le cas partout », résume Arnaud Rousseau.

Au cœur des discussions du jour, la vaccination bien sûr face à l’épizootie de fièvre catarrhale qui touche également le territoire. La « nouvelle » grande inquiétude pour le Gaec Verdot reste le loup. Si l’exploitation paraît loin des prairies du Haut-Doubs où le loup accumule les dégâts sur les cheptels, « il se rapproche et il a été aperçu plusieurs fois tout près. », lance Paul Verdot à Arnaud Rousseau. « Vous avez une ministre du Doubs, elle est calée sur le sujet et doit maintenir la pression. C’est un enjeu européen, la date très importante, c’est la première semaine de décembre à Bruxelles. » (voir édito). « Dès qu’il y a des attaques, il faut réagir sur le terrain. On oublie un peu vite que des gens bénévolement passent des nuits entières sur les exploitations sur le terrain, sans budget. » Aujourd’hui en France, le loup est présent dans 82 départements. Aux côtés des JA, la FNSEA a donc produit un nouveau texte : « loi entreprendre pour l’agriculture ». 76 pages à l’intérieur desquelles on retrouve plusieurs propositions plus précises et concrètes que la loi d’orientation agricole actuellement étudiée. L’ambition est simple : pousser le gouvernement à « piocher dedans » et surtout de « voter les mesures annoncées. L’incertitude, c’est ce qui mine nos éleveurs. L’enjeu, c’est la souveraineté de notre pays ».

M.S