Région. L’Association Comtoise de Régulation Libérale fête ses 20 ans

Les médecins généralistes intervenant en Franche-Comté, sont présents la nuit et les weekends pour assurer une réponse médicale lors des gardes. Derrière cette mission, on retrouve l’association de généralistes ACORELI. A l’occasion de son 20ème anniversaire, elle entend le rappeler.

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médecin libéral qui ausculte un patient
Le Docteur Benoît Rabier est le président de l'association comtoise de régulation libérale. Il est médecin généraliste à Pouilleey-les-Vignes. Comme les 56 régulateurs médecins généralistes en Franche-Comté, il partage son temps entre son activité en cabinet de ville et son service de régulation libérale au 116117 au CHU de Besançon ©YQ

L’Association Comtoise de Régulation Libérale est née d’une étude menée en 2004, notamment par les Ordres départementaux de médecins libéraux. Elle indiquait que plus de 70% des généralistes de Franche-Comté souhaitaient un meilleur filtrage des demandes de soins dans le cadre de la permanence de soins ambulatoires. La démarche s’inscrivait également dans l’obligation de cette régulation par le Code de la santé publique.


116117 un numéro unique pour les médecins de garde

Encore trop peu connu, ce numéro est le moyen sûr de joindre les médecins de garde. Il sert à diriger les appels non urgents de la population vers un professionnel de santé qui saura orienter le patient dans les meilleurs délais, soit vers le médecin de garde de sa zone de résidence, soit vers le service d’urgence vitale du Centre 15. Le docteur Benoît Rabier, Président de l’ACORELI, médecin généraliste à Pouilley-les-Vignes est lui-même régulateur libéral « Les deux plateformes d’appel (15 et 116117) sont situées au CHU de Besançon, dans les mêmes locaux. Travaillant en étroite collaboration, les deux numéros ont vocation à répondre à toutes les détresses physiques ou psychologiques sur l’ensemble du territoire de Franche-Comté ».

Un soulagement pour les patients

Le 116117 permet d’alléger les lignes du 15 pour les appels ne relevant pas de l’urgence vitale. Les médecins généralistes libéraux, par une série de questionnaires précis, déterminent la solution la mieux adaptée.

Dans les cas ne relevant pas de l’urgence vitale, les médecins régulateurs du 116117 vont rassurer le patient et/ou son entourage et lui indiquer en ligne le médecin de garde qui pourra intervenir rapidement. La régulation libérale est parfaitement adaptée à la demande de soins. Elle offre en outre une gestion très fine des périodes de garde (nuit et weekends) en zone urbaine ou rurale. Une exception toutefois. La gestion des urgences non vitales à Besançon, est confiée à SOS Médecins.

137 942 dossiers d’urgence relative en 2024

Les chiffres démontrent l’intérêt pour une gestion efficace des urgences à la fois pour les médecins et pour les patients.

Le 116117 compte 56 régulateurs médecins généralistes sur l’ensemble de la région : 36 dans le Doubs, 12 dans le Jura et 8 médecins de Haute-Saône. Tous assurent leur service de régulation au CHU de Besançon, en plus de leur activité principale en cabinet de « ville ». 50,3% des appels aboutissent à des conseils médicaux et seulement 37% à des consultations en cabinet de médecine générale de garde (correspondant parfois à plusieurs appels). La charge de travail du SAMU est ainsi allégée pour diminuer les pertes de chance dans les urgences vitales.

Après 20 ans d’exercice de la régulation libérale des appels vers le médecin de garde, les médecins libéraux de Franche-Comté, réunis dans l’ACORELI,  affirment leur rôle primordial dans la réponse médicale aux demandes de soins de patients. C’est pourquoi, lorsqu’il s’agit de la permanence de soins ambulatoires, le Docteur Rabier réfute les termes de « déserts médicaux » ou de « pénurie médicale ». Ici ou là, la population peut manquer de généralistes dans l’exercice journalier, jamais dans le traitement des urgences médicales. Sinon en urgence vitale avérée où le 15 est la plateforme nécessaire, dans tous les autres cas de figure, un appel au 116117 est la meilleure solution.

Yves Quemeneur